Présente sur le front social depuis plusieurs décennies, Madame Aicha CHENNA continue son combat, avec une obstination remarquable et surtout avec discrétion tout aussi remarquable!
J’ai eu l’occasion de parler ici de cette grande et honorable dame et de son militantisme actif, mais je n’ai pas mentionné à ce jour ce qu’elle a publié.
Madame Aicha CHENNA est avant tout une dame d’action qui ne veut se mettre en évidence et qui préfère parler non pas de ce qu’elle fait, de qu’elle réalise mais des personnes vers lesquelles son action est dirigée, à savoir les mères célibataires et leurs enfants.
Au lieu de mettre en exergue sa personne et son association SOLIDARITE FEMININE créée en 1985, Madame CHENNA a décidé de donner la parole aux victimes, à ceux et celles qui n’ont pas l’occasion de dénoncer leur condition.
Dans MISERIA, publié en 1996 chez les Editions LE FENNEC, elle nous rapporte l’histoire d’une vingtaine de victimes de la société marocaine, machiste et phallocrate à souhait : elle nous fait rencontrer des petites bonnes maltraitées, violées ou agressées sexuellement et des enfants abandonnés parce que nés hors mariages.
Fin 2013, Madame Ech-Chenna fait paraitre toujours chez LE FENNEC, un nouvel ensemble de témoignages : dans “A HAUTES VOIX“, il s’agit cette fois de mères célibataires qui ont réussi à “devenir des citoyennes actives, responsables, capables de revendiquer elles-mêmes leurs droits tout en accomplissant leurs devoirs”.
Et ici, on retrouve un bel exemple de dévouement de Madame Ech-Chenna : le livre ne porte pas signature personnelle, mais celle de son association.
Ces témoignages signifient-ils que le combat contre les archaïsmes et les intolérances est réussi? Non, mille fois non….
Peut-on dire que Madame Ech-Chenna et Solidarité Féminine ont vaincu la société injuste et irresponsable? Non, malheureusement, non…
Elles ont donné le déclic, elles ont lancé le signal d’alarme, elles ont combattu depuis 1985 et continuent à se battre!
A nous de les aider pour que “il n’y ait plus jamais çà!”.