Saturn 3 - 4/10

Un film de Stanley Donen (1979 - UK) avec Kirk Douglas, Farah Fawcett, Harvey Keitel

Bonne première partie, ensuite morne plaine...

L'histoire : Dans le futur. La terre meurt de faim. Sur l'un de ses satellites, un ingénieur s'apprête à partir sur Saturn 3 : une petite planète, où un couple de scientifiques travaillent à développer des solutions alimentaires. On doit leur fournir un nouveau robot pour les aider à accélérer le mouvement. Mais un individu le tue et prend sa place. Sur Saturn 3, il tombe amoureux de la jolie Axelle et son comportement est des plus inquiétants...

Mon avis : Stanley Donen, tout de même. L'homme qui a fait entre autres Chantons sous la pluie ou bien Charade... J'ai franchement eu envie de voir ce que ça donnait version SF !

C'est très esthétique en tous cas, ça m'a beaucoup plu sur ce plan-là : composition et cadrage des images, mouvements de caméra, décors où alternent la pierre rocailleuse (le labo est taillé dans la roche), tout l'environnement high-tech, sombre et froid, contrastant avec le vert lumineux des plantes de la serre. Par contre, les combinaisons de Kirk ne sont pas très seyantes : ça lui remonte jusqu'au nombril, comme un bon vieux pyjama d'autrefois, avec les coucougnettes qui ne savent de quel côté se mettre ! Ah ah ah !

A part ce petit bémol modeux, le film est donc très joli et on oublie qu'il a quelques 35 ans. Le scénario par contre... ouh la la. C'est hyper cliché, même pour ces années-là. Des gentils, un méchant et un gros robot menaçant. D'autant que si le début n'est pas mal, avec ce couple fusionnel qui vit en autarcie sur sa petite planète-labo et ce mystérieux ingénieur robotique... ça tombe rapidement dans une course-poursuite à travers les coursives, vue, déjà vue, archi vue. Un ennui quasi mortel... Et malgré ça, ce n'est même pas clair ! Pourquoi cet homme est-il venu emm... nos deux chéris, après avoir tué le vrai ingénieur ; et qui est-il ? mystère et boule de gomme. Quant à la survie de la terre, elle est mal barrée avec ces deux cocos qui semblent passer plus de temps à se faire des papouilles qu'à bosser.

D'ailleurs, esthétisme oblige, on va dire... Farah Fawcett est hyper sexy, toujours ventre ou épaules à l'air ! Jolie à regarder, c'est clair, mais son rôle hyper passif me colle des boutons sur la figure... film hyper macho ! Et puis, qui diable lui fait donc ces magnifiques brushings tous les matins sur son petit labo perdu dans l'espace ? That is the question.

Par contre, il est très amusant de noter de nombreuses images qui rappellent d'autres films : casque intégral noir à la Dark Vador (inventé précédemment par George Lucas en 1977 pour La guerre des étoiles), la mâchoire gigogne d'Alien (inventé ou repris par Ridley Scott dans le film éponyme en 1979, soit la même année que Saturn 3), le "bioport" (repris par Cronenberg dans Existenz en 1999), l'androïde en métal exterminateur (Terminator, 1984), et même 2001, l'Odyssée de l'espace (avec un certain lyrisme autour de la danse des astres et des vaisseaux... Kubrick, 1968)...

Bref du bon, du curieux, mais aussi beaucoup d'ennui ! Une sorte de nanar de luxe.