Malgré l'avance apparemment importante dans les chances de décrocher quelques postes supplémentaires (merci les médias), les Frontistes auraient des états d'âme liés aux qualités de leur « leaderesse », moins claires qu'elle ne le voudrait.
En « off », cette merveilleuse découverte pour dire des choses sans en avoir l'air et, surtout, pouvant au besoin démentir de les avoir dites ; en off, donc, des « voix » parlent depuis l'intérieur du FN pour qualifier leur cheffe « d'autoritaire, cassante, manipulable » et, clou du spectacle : « Pas faite pour diriger un parti » (Le Monde)
Au fond, ce qu'ils découvrent si tard, est que leur affaire n'a jamais été que celle de Jean-Marie, faite par et pour lui, avec ses qualités et sa culture, certes, mais aussi sa hargne, ses limitations et son histoire.
Sa fille en a « hérité » ce qui n'est en rien une garantie de réussite. Les progrès qu'elle attribue à son action pour « banaliser » le parti n'étant dus, pour l'essentiel qu'au vide idéologique sidéral de la droite française, asséchée particulièrement par Nicolas Sarkozy et méconduite par son Président actuel.
Combler le manque d'idées et de programme à droite par un chapardage permanent des idées d'extrême droite n'a conduit, comme l'avait prédit Jean-Marie Le Pen depuis longtemps, qu'à « préférer l'original à la copie ».
Et rendre « présentable » un parti qui ne fédère pour l'essentiel que des mécontents, des nostalgiques d'un temps à jamais disparu - une chance - et des paumes du siècle ; ou du moins donner une impression de réussir, demande quelques talents d'orateur. Le père les avait, mais cela ne la conduit nulle part.
La fille est dans le même cul de sac, sans les atouts langagiers du papa.
Trot tôt pour mettre une pierre tombale ; la crise, ses conséquences désastreuses, la mondialisation difficile à saisir, fabriquent en permanence des nouveaux aigris, de nouveaux paumés, des nouveaux désespérés que le Front tente de pêcher.
La vraie question est donc : la droite « républicaine » nécessaire, qu'on l'aime ou pas, pour un bon fonctionnement de notre démocratie, sera-t-elle capable de remonter la pente ?
Avec d'autres personnalités que celles qui « piétinent » sur la planche savonnée par ses « anciens » sans avoir de véritables propositions politiques, même pour attirer leur propre camp ?
Jorge