Les conséquences de l’interdiction espagnol de la fonction “Envoyer à un ami”

En ce mois de mai 2008, l’interdiction en Espagne de la fonction Envoyer à un ami donne envie de ressortir le slogan de mai 68 : il est interdit d’interdire. Mais attachons nous surtout aux conséquences d’une telle loi.

L’équivalent espagnol de notre LCEN (Loi de Confiance en l’Economie Numérique) interdit toute forme de recommandation ayant des fins commerciales, qualifiée de spam dans la mesure où le destinataire final n’a pas donné son consentement.

Les répercussions sont à analyser à la fois du point de vue de l’internaute comme de celui des concepteurs de campagne virale.

> du point de vue de l’internaute

C’est une partie de sa fonction de consom’acteur qui est touchée. Le web 2.0 a fait découvrir aux consommateurs qu’il avait le pouvoir de s’exprimer librement sur les produits, services ou les marques, en ayant une réelle influence. La fonction Envoyer à un ami participe pleinement alimenter la propagation d’une information ou d’une conversation sur le Net.

> du point de vue des concepteurs de campagnes virales

L’impact est également important, mais loin d’être incontournable. Bien qu’intervenant surtout en bout de chaîne, le module de recommandation est souvent primordial dans la propagation rapide de l’information. Surtout qu’un utilisateur ouvrira d’autant plus facilement un lien provenant d’un ami.

Mais il n’y a pas de panique à avoir comme j’ai pu le lire ici ou là. Le module Envoyer à un ami est simplement destiné à faciliter l’envoi d’un lien. On peut même s’interroger sur le facteur facilitant car peu de module intègre votre carnet d’adresse et vous devez à chaque fois taper l’email de vos amis.

Un simple url personnalisé sera la nouvelle forme de propagation de l’information en Espagne en utilisant tous les modes de mise en contact possibles : email, messagerie instantanée, blogs, Facebook et autres, twitter (j’adore !), … Peut-être même que la propagation sera plus importante car on pourra ainsi recommander un site ou une page sans avoir à donner son email au site concerné et craindre d’être innondé d’emails.

En fait, il va juste s’agir d’agiter nos neurones pour trouver un autre moyen facilitateur et légal. En résumé, une loi qui n’entravera rien, qui ne sert à rien, un simple pansement totalement inefficace sans réelle vision.

L’objet de mon agacement face à une telle loi n’est pas la loi elle-même mais son intention de limiter notre liberté d’expression, saint graal du Net.

Un excellent moyen de réagir consiste à massivement recommander mon post ! A vos claviers et votre carnet d’adresse !

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