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Les républicains libertariens et non libertariens peuvent-ils devenir amis ?

Publié le 08 janvier 2014 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Les républicains libertariens et non libertariens peuvent-ils devenir amis ?

Publié Par Reason, le 8 janvier 2014 dans Amérique du Nord

États-Unis : au sein du parti Républicain, les libertariens ne partagent pas les idées des conservateurs au sujet des questions de société.

Par Scott Shackford.
Un article de Reason.

Ross Tilchin de l’Institut Brookings a examiné les résultats de sondages sur les penchants des différentes factions du Parti républicain. Alors que la philosophie libertarienne jouit d’une notoriété croissante au sein de celui-ci, Tilchin se demande comment les républicains libertariens peuvent s’entendre avec les chrétiens conservateurs et les républicains alliés au Tea Party ? Tilchin pense que les libertariens peuvent s’attendre à voir leur influence limitée au sein du parti puisque la religion a tendance à jouer un rôle bien moins important dans leur vie que dans la vie des deux autres factions :

Alors que ces groupes sont aussi conservateurs sur les questions économiques (en effet, les libertariens sont plus à droite que les évangélistes blancs ou les partisans du Tea Party sur certains sujets économiques, telles que l’augmentation du salaire minimum), ils sont très divisés par leurs points de vue sur la religion. Seulement 53% des libertariens décrivent la religion comme la chose la plus importante ou l’une des nombreuses choses importantes de leur vie. À titre de comparaison, pour la même question, 77% des membres du Tea Party répondent positivement et, sans surprise, 94% des évangélistes blancs. Pas moins de 44% des libertariens déclarent que la religion n’a pas la moindre portée dans leur existence ou qu’elle n’est pas aussi essentielle que d’autres choses dans leur vie. Seuls 11% des membres du Tea Party et 1% des évangélistes blancs répondent à cette question de façon affirmative.

De plus, les libertariens sont parmi les plus susceptibles d’affirmer que la religion cause plus de problèmes dans la société qu’elle n’en résout (37% au total : 17% étant complètement d’accord, 20% plutôt d’accord) ; ils sont également ceux qui acceptent le moins le principe selon lequel les enfants doivent avoir une instruction religieuse pour acquérir de bonnes valeurs (35% au total : 13% étant complètement en désaccord, 22% plutôt en désaccord) ; et ils sont les moins susceptibles de penser qu’il est nécessaire de croire en Dieu pour avoir un sens moral et de bonnes valeurs (63% au total, 30% complètement en désaccord et 33% plutôt en désaccord).

Ces différences significatives dans les attitudes vis-à-vis de la religion aident à expliquer le grand écart de point de vue qui existe entre les libertariens et les autres conservateurs sur des questions sociales comme l’avortement, l’euthanasie ou la légalisation de la marijuana. Étant donné leurs positions sur ces sujets de société controversés, il est très difficile d’envisager que les libertariens obtiennent le soutien d’électeurs socialement conservateur dans le parti Républicain.

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Lisez l’intégralité de ce texte. Il expose également le simple problème mathématique démontrant que les libertariens sont en infériorité numérique par rapport aux deux autres factions du Parti républicain dans toutes les régions du pays.

Je ne suis pas d’accord avec l’analyse, quoiqu’en phase avec la conclusion. Ce qui n’est pas pris en compte est l’idée très libérale selon laquelle ce n’est pas parce que les libertariens ne voient pas la religion comme une part fondamentale de leur propre vie qu’ils s’opposeront à ceux qui en décident autrement. Et penser que « la religion cause plus de problèmes aux sociétés qu’elle n’en résout » ne veut pas dire que les libertariens croient que l’État devrait mettre en œuvre des politiques dans le but de « régler » ces problèmes.

Manifestement il y a des différends, mais ce n’est pas vraiment à propos de la foi. Le désaccord concerne l’étendue et les justifications pour l’usage de la force publique. Dire que les croyances religieuses n’ont pas à être utilisées pour déterminer la légalité de l’avortement ou du mariage ne signifie pas que les gens ne devraient pas faire appel à leur religion pour prendre ces décisions pour eux-mêmes dans leur propre vie.

Étant donné le rejet libertarien de la coercition étatique, qui d’autre serait mieux placé pour au moins aborder ces questions avec les conservateurs ? Qui hormis les libertariens plaide en faveur du mariage de même sexe afin qu’il bénéficie de la même reconnaissance juridique que le mariage hétérosexuel, tout en militant pour qu’aucune église n’ait à les reconnaitre, ou qu’aucune entreprise ne puisse être punie de leur fournir des biens et services ?

Au lieu de voir les libertariens en opposition avec les conservateurs, il est plus utile de considérer les libertariens comme des alliés pour la protection des libertés civiles des croyants même s’ils perdent leur influence culturelle. Les libertariens ne peuvent être en mesure de « s’emparer » du parti Républicain (non pas qu’ils devraient cesser d’essayer), mais le parti lui-même pourrait être dans le pétrin si ces factions ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

Dans The American Conservative, W. James Antle III a pris note de la façon dont le sénateur Rand Paul tente de promouvoir le non-interventionnisme et la réforme des mesures sur les drogues  auprès des conservateurs chrétiens.


Article original publié en anglais par reason.com le 30.12.2013. Traduction : Barem/Contrepoints.

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