Apparemment, la firme américaine Beauchamp & McSpadden, qui commercialise une gamme universelle de produits d'assurance, prend donc en charge depuis quelques mois le paiement des primes en bitcoin, au même titre que les cartes de crédit et les chèques. Après avoir diffusé l'information sur quelques sites et forums spécialisés, elle aurait déjà réussi à attirer quelques dizaines de nouveaux clients, ravis de profiter de cette opportunité exclusive.
Pourtant, il n'est pas question pour le président de l'agence d'apporter un soutien quelconque à la monnaie électronique, dont il ne veut d'ailleurs même pas nécessairement croire qu'elle a un avenir à long terme. Son objectif est avant tout de répondre aux attentes d'une population d'adeptes enthousiastes, dans une stratégie essentiellement dictée par des considérations commerciales et marketing, qui semble malgré tout porter ses fruits.
Au préalable, tous les soins ont été pris pour limiter les risques classiquement associés au bitcoin. Ainsi, les paiements sont traités, avec toutes les précautions imaginables, à travers une plate-forme reconnue (Bitpay), les frais et taxes sont scrupuleusement payés pour éviter d'éventuelles accusations d'évasion fiscale et les fonds reçus sont convertis au plus tôt afin de minimiser – autant que possible – les effets des fluctuations erratiques des cours.
En filigrane, cette initiative est aussi représentative d'une tendance émergente parmi les entreprises « traditionnelles » qui se convertissent au bitcoin : elles voient en celui-ci non une monnaie à part entière (parfois teintée de connotations libertaires) mais surtout un moyen économique et relativement sûr de réaliser des transferts d'argent par voie électronique. Et là est peut-être le vrai atout de cette monnaie pour l'avenir !
Quoi qu'il en soit et que sa pérennité se confirme ou non, le bitcoin représente aujourd'hui un vecteur de communication et de marketing extraordinaire pour les entreprises qui sont prêtes à prendre quelques risques (modérés, tout de même), en particulier avec leur image. Et, après tout, si un agent d'assurance est capable de s'engager dans cette voie, qui ne pourrait suivre son exemple ?