Mandela : un long chemin vers la liberté // De Justin Chadwick. Avec Idris Elba, Naomie Harris et Tony Kgoroge.
Mandela est un film qui a vécu un destin promotionnel assez funeste puisque Nelson Mandela est décédé quelques semaines avant la sortie du film. Avant de parler
du fond de ce film, j’aimerais dire que Idris Elba était un très bon choix pour incarner ce personnage emblématique de la lutte pour les droits des africains en Afrique du Sud.
Mais le problème c’est justement ce film n’est pas grand chose sans Idris Elba. L’histoire de Nelson Mandela est grande et couvre plusieurs dizaines d’années cependant j’ai eu
l’impression que ce film ne se concentrait pas toujours sur le plus important. Si le film ne cherche pas à montrer de bon ou de mauvais visage du leader de la lutte contre l’apartheid. J’ai
également trouvé la réalisation de Justin Chadwick légèrement ampoulée par moment. Il se concentre sur certains trucs qui viennent alourdir le film en bons sentiments sans que
cela soit nécessaire (les paysages rêvés dans les prés n’étaient pas nécessaire et encore moins avec autant de répétition). Adapté de l’autobiographie de Nelson Mandela
« Long Walk to Freedom », William Nicholson (Gladiator) s’est pourtant montré digne.
Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d’avocats noirs et devenir un des leaders de
l’ANC.
Son arrestation le sépare de Winnie, l’amour de sa vie qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC.
Le problème vient de Justin Chadwick, réalisateur du déjà très médiocre Deux Soeurs pour un Roi. Disons qu’il manque quelque chose dans cette mise en scène qui
pourrait réellement rendre hommage au leader. Fort heureusement que la seconde partie du film, moins convenue, parvient à libérer quelques émotions chez le spectateur. Car c’est aussi ce que l’on
avait envie de voir dans un tel film avec une telle histoire. L’histoire derrière Mandela est si forte. Il faut en être digne. Je me demande sincèrement s’il n’aurait pas fallu laisser un tel
film à Steven Spielberg qui a déjà accusé le très bon biopic sur Abraham Lincoln. A chaque fois que le film commence à flancher, Idris Elba,
toujours impeccable est là pour nous donner envie d’aller beaucoup plus loin. Ce que je regrette également c’est que l’un des sujets les plus intéressants dans ce film (l’apartheid, les Zulu,
etc.) reste bien trop en arrière plan, masqué derrière les querelles de mariage de Mandela qui ne constituent pas nécessairement ce que le film a fait de plus passionnant.
Du coup, Mandela souffre un peu de ce dont Invictus avait pu souffrir. C’est à dire se concentrer sur ce qui n’est pas toujours le plus important dans un film qui aurait pourtant
pu être engagé. Le film ne cherche donc pas à rendre hommage à ce que Mandela a pu faire mais simplement à la fascination générale pour ce leader. Je regrette donc que Idris Elba
soit vraiment l’une des rares choses qui puisse réellement soulever ce biopic d’une durée beaucoup trop longue (à mon sens pas mal de passages auraient pu être coupés ou remplacés par des choses
bien plus fascinantes). A vouloir trop en attendre d’un film comme celui-ci, je me rends compte que l’on ne peut qu’être déçu. J’attends donc maintenant un nouveau biopic en espérant que celui-ci
sera réussi. Car il y a tellement de choses à raconter. Même les membres de l’ANC ne sont pas très bien représentés alors qu’au début du film, on sent qu’ils sont aussi responsable que Mandela de
cette lutte…
Note : 5/10. En bref, un peu ampoulé et pas toujours réussi, ce biopic vaut surtout pour l’interprétation sans faille d’Idris Elba.