On en sait toujours trop peu sur la schizophrénie et ses causes exactes et le diagnostic de la maladie reste basé sur un ensemble de symptômes. De plus les traitements habituels basés sur les antipsychotiques s’avèrent inefficaces au fil du temps. Il y a donc fort à parier que le décryptage moléculaire et cette première étape avec cette étude de TAU permette de faire progresser la compréhension, le diagnostic et le traitement de cette affection.
L’autophagie bloquée chez les patients schizophrènes : Ici, le Pr Illana Gozes, directeur des études sur le cerveau à la faculté de médecine Sackler de TAU, montre comment ce processus cellulaire important d’autophagie, qui assure « l’entretien » du cerveau est réduit ou bloqué chez les patients schizophrènes. C’est toute une nouvelle voie qui est mise à jour, avec l’identification des protéines impliquées dans le processus et donc la pathogenèse. Les chercheurs rappellent que l’autophagie va nettoyer les cellules, ne conservant que les cellules saines, et « engloutir » les composants cellulaires inutiles et dysfonctionnels.
Si ce processus, essentiel pour la santé cellulaire est bloqué, il mène alors à la mort cellulaire.
C’est le cas chez les patients schizophrènes et c’est pourquoi l’équipe de TAU s’est concentrée sur ce processus d’autophagie. Ils confirment le dysfonctionnement du processus et son association avec la réduction des niveaux d’une protéine spécifique, dans l’hippocampe, la zone du cerveau central de l’apprentissage et de la mémoire. Or Beclin 1 joue un rôle central dans le lancement de l’autophagie et son déficit chez les patients schizophrènes, suggère que le processus est en effet bloqué.
· Ce n’est pas tout. Les chercheurs constatent aussi des niveaux accrus d’une autre protéine, nommée « protéine neuroprotectrice dépendante de l’activité (ADNP ou activity-dependent neuroprotective protein) dont le rôle semble essentiel pour la formation et le fonctionnement du cerveau. Cette protéine est présente dans les globules blancs. Or de précédentes études ont montré qu’ADNP est dérégulée dans le cerveau des patients atteints de schizophrénie. L’organisme augmenterait donc les niveaux d’ADNP pour protéger le cerveau quand les niveaux de Beclin1 chutent. Quoiqu’il en soit, ADNP apparaît ainsi comme un second biomarqueur, pour un diagnostic par simple test sanguin.
· 3ème découverte, ADNP interagit avec LC3, une autre protéine de régulation de l’autophagie, une autre cible en puissance pour de nouveaux traitements.
Source: Molecular Psychiatry Autophagy has a key role in the pathophysiology of schizophrenia (Visuel “Autophagy”@NIH@ Sarah Pfau)
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