Magazine Humeur
On est en 2014. Je suis là. Je ne sais quoi écrire. Je n'ai rien à écrire.
Je travaille. Je souris, je m'amuse. Je porte mon masque.
Je ne sais plus rien. C'est fissurée à l'intérieur. Je suis fatiguée. J'ai froid.
Mais je n'ai pas envie de faire face à cette noirceur qui suinte de tous mes pores. J'endigue le flot. J'ai fait le tour de la question. Chaque fois je me retrouve devant rien.
Au devant, là-bas, il n'y a rien.
Mais je vais continuer à marcher, à rire, à berner tout le monde car je ne sais rien faire d'autre que d'inventer des vies qui ne m'appartiennent pas.
Il faut arrêter de se leurrer un jour. Arrêter de se faire croire qu'on peut changer.
Je suis trop épuisée pour essayer. Les seules forces qu'ils me restent seront pour tenir cette pitoyable mascarade pour les autres. Parce qu'ils faut arrêter de se morfonde. Parce que si "ça" n'arrive pas. C'est parce que "ça" doit être ainsi.
Je résoudrai ce que je pourrai et pour le reste, ce vide en moi, je le remplirai de rêves, de rires et d'espoirs, sachant pourtant que tout cela, en bout de ligne, n'arrangera rien. Mais j'y croirai peut-être un certain temps. Assez pour que les beaux jours reviennent et que la chaleur réchauffe ma peau et me donne l'illusion que mon coeur n'est pas aussi glaciale.
Se ne sera qu'une illusion. Mais qui s'en rendra compte ?