Nos religions, erzats d'Amalur, de Mari et de Saagur(1)...
- Renga de katauka liés en stances -
Amalur, Mari
et Saagur, dieux créateurs
basques, catalans, bretons
et vascons, aux temps
anciens, battent le sabbat
dans la nuit de l'Akelarre(2)
Des Monts Menez Are
Urtzuna et Canigo,
de tous points se retrouvant,
symboles d'un peuple
sage et d'une nation
unie, affluent les élus.
La lande du bouc,
au pied de la caverneuse
Zugarramurdi, peuplée
de Basajaunak,
de Mairiak et Sorginak
retentit de rituels.
Tous assis en rond,
les déités au milieu,
sur les forces naturelles
tiennent grands discours,
seigneurs, géants, thaumaturges
et génies les encerclant.
Religion première,
en terre monothéiste,
simple mythe est devenue
par volonté d'hommes
de pouvoir et sang avides,
asservisseurs de peuples.
Dans la Loi de Un,
la réalité ancrée,
Déesse-Dieu s'incarnait Femme,
Homme en découlant :
Vénus paléolithiques(3)
en étaient son expression.
Quarante mille ans
d'existence religieuse,
mais un jour d'inquisition(4),
par de vils chrétiens,
les païens emprisonnés
et jugés comme sorciers.
Après peste noire,
s'écartant de ses valeurs
sacrales abrahamiques,
par des extrémistes,
des Fatâwâ édictant,
déferle la peste rouge.
En originelle
essence, la Loi de Un,
piètrement dupliquée
en nos temps d'Arya(5),
dans les livres fondateurs,
occultée, ne transparaît.
Que de sang versé,
en tous siècles, dans le Monde,
en nom de la religion
et au nom de Dieu
décrétant, hier, les Croisades,
jourd'hui, l'épée du Djihad(6) !
© 2014 Raymond Matabosch
Extrait du recueil : "Les Oies sauvages",
Naga-uta, Haïbun et Katauka
Notes :
(1) « Les impostures en religion. » Raymond Matabosch, 2003. Épuisé
(2) Nuit du vendredi
(3) 82 Vénus, symbolisant Mari, du groupe pyrénéo-aquitania dont les Vénus de Lespugue, de Laussel et de la Dame de Brassempouy, découvertes.
(4) En 1610 a eu lieu à Logroño un procès lors duquel l'Inquisition accusa de sorcellerie quarante habitants de Zugarramurdi et en condamna douze au bûcher. Les condamnations se basèrent pour la majeure partie des cas sur des témoignages empreints de superstition, peu fiables et produits par des envieux.
(5) Arya, terme sankrist voulant dire fidèle, noble, mais détourné, par les Perses, les Égyptiens, les Mèdes, les Celtes, les Slaves, les Germains, les Grecs, les Romains et toutes les civilisations historiques, pour justifier les génocides auxquels ils se commettaient et se commettent
(6) Le Djihad par l'épée a servi et sert d'argument à certains groupes musulmans, à travers l'histoire, pour légitimer leurs guerres contre des musulmans ou contre des « mécréants. »