La ville est déserte, demain faut se taper la sale gueule du patron.
Le Rock Classic n'échappe pas au climat morose de reprise du boulot, peu de monde mais un ou deux dangereux clients: Yves Hoegaerden ( c à d il y a peu de chances que tu rejoignes ta couche à une heure décente...) et Steven, après le Bourbon un Cécémel s v p et puis une tequila, un iced tea et enfin un rum coca cola pour faire passer le mauvais goût... son estomac: un champ de bataille!
D'autres anciens combattants fidèles aux Soirées Cerises se pointent, Florin, j'ai maigri, je ne voulais plus être confondu avec Demis Roussos et Bernard.
Fred, explique menneke, il n'y avait pas de hors-d'oeuvre au menu, c'est qui le minet?
Marco, The Eternal Cowboy!
Il n'y a qu'un Eternal Cowboy et John Wayne est enterré, le Marlboro man aussi d'ailleurs!
21:15' Marco et sa guitare en piste.
Il ressemble autant à un vacher maniant le colt que Jacques d'Albon, le mignon d'Henri II, à Arnold Zwarteneger!
Verdict?
Au fond il se débrouille probablement mieux avec le bétail, les Peaux-Rouges, les chasseurs de primes, les hordes sauvages et Calamity Jane qu'avec une guitare.
Un set anodin, applaudi poliment.
Pas sûr que le gentil Marco passe le cap des éliminatoires au bisannuel Tremplin de la Chanson de Fernelmont.
Un premier titre chanté d'un timbre proche de David Bowie dans ses twenties, à moins que ce soit celui de Peter Starstedt auteur de l'indémodable 'Where do you go to my lovely'...and you dance like Zizi Jeanmaire..
T'as pas trop fait attention vu les vannes sorties par Steven, mais il est possible que le morceau massacré soit ' Mardy Bum' des Arctic Monkeys.
Ensuite il s'attaque à Natalie Imbruglia, 'Torn', Oasis 'Don't look back in anger', 'Wagon Wheel' ( Rock me Mama) de Dylan, avant de faire un sort à un nouvel Arctic Monkeys, 'Do me a favour'.
Un petit tour en Irlande, 'Pints of Guinness' ( Against Me!, qui lui a peut-être inspiré son patronyme), a drinking song, la Guinness sent la grenadine.
Tu pensais que c'étaient les Proclaimers, Steven, tu veux une Kilkenny?
A song for the ladies, on a compté deux nanas et une créature de sexe indéterminé dans le zinc: 'I Bet You Look Good On The Dance Floor' Arctic Monkeys number three.
'Imagine', Lennon pleure de rage!
'I'm no good'
Amy, reviens s v p !
... Girl, I'm sorry but I'm leaving...
Tu vas où?
A Affligem.
Bonne idée, bonne bière!
'Cavalier Eternal' de Against Me! était le dernier fait d'arme du set, il a rengainé son flingue!
Quoi, Yves?
Mais j'ai rien dit, une Blanche pour moi!
Seule, pas de Kier Atherton, le compagnon dans l'aventure Pterodactyl Plains, association que tu avais eu l'occasion d'admirer au Bouche à Oreille en 2011.
Quoi de neuf dans le Montana?
Un troisième album solo ' Cold' et après la Belgique une excursion aux Pays-Bas!
Comme toujours le set débute par le joyau de douceur 'Pandora', il ne pouvait y avoir de contraste plus frappant entre la grâce et la pureté du chant de Jessica et le fade prosaïsme du prédécesseur.
Un jeu de guitare délicat, un pied qui taquine a foot bass stomp box et un club réduit au silence, tu oses à peine déposer ton verre sur une table métallique de peur d'anéantir le charme.
Même Yves, qui confesse, c'est pas mon truc ( les plumes non plus, Yves, c'est l'electro, le post punk, Sisters of Mercy,
A new song, you are the first crowd ( small crowd) to hear it, 'Show down'.
What inspires you, Jessica?
The solitude of nature!
Les vues quand tu viens d'escalader un pic dans les Rocky Mountains et que tu respires some crystal clean air, tu sais le mélange gazeux qu'un certain Chen Guangbiao vend en canette, au prix fort, du côté de Pékin.
Une cover, Gillian Welch - 'Everything Is Free'.
Sublime!
Et une flèche dirigée vers la music industry, comme Gillian, Jessica n'a pas l'intention de se prostituer pour entrer dans le système.
'Glass', c'est fragile le verre, d'autant plus que celui-ci présente toutes les caractéristiques d'un modèle confectionné par un verrier de Murano.
Savez-vous d'où vient l'expression 'Knock on Wood'?
Oui, c'est Johnny qui l'a piquée à Eddie Floyd!
Raté, elle est originaire des Pays-Bas!
Des superstitieux, ces Bataves!
La plage la plus rythmée jusqu'ici!
A little lovesong, 'Love don't make mistakes'.
L'Amour, une chimère!
Elle poursuit avec le profond lament/ gospel ' Ain't No Coming Back' ( Mark Houser- Jessica Kilroy- Amy Clark) auquel succède le mélancolique et éthéré 'Lightning bird' que tu trouves sur le second album des Pterodactyl Plains- 'In the Air'.
'Ghost town'.
Calico? Oatman? Bannack? Charleroi?
Anyway, a masterpiece!
Elle revient au répertoire des Pterodactyl Plains avec 'Beneath the grassy steppe', tu t'attends à un canon, Kier n'y est plus, mais la magie opère toujours,... quiet flows the Don..s'imprègne dans ton cerveau et ne le lâche plus tandis que Jessica vocalise une incantation indienne.
Envoûtement total...faudra qu'un jour tu lises du Mikhail Sholokhov!
Un dernier titre limpide au gentle groove, 'Eyes of alone' avant le salut final.
Un bis en duo avec Marco, 'Knocking on heaven's door', on est tous certains que le Saint -Père lui ouvrira la porte sans chicaner!
Jessica se produira aux Pays-Bas dans le courant du mois de janvier, notamment à Utrecht le 17!
merci à Laurent pour les videos.