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Les dépenses de santé pèseront de plus en plus lourd dans le budget de l’État

Publié le 07 janvier 2014 par Copeau @Contrepoints
Actualité

Les dépenses de santé pèseront de plus en plus lourd dans le budget de l’État

Publié Par Thibault Doidy de Kerguelen, le 7 janvier 2014 dans Santé

Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie vient de publier son rapport annuel qui permet de comprendre ce que le gouvernement va nous préparer en matière de politique de santé.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

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La santé des citoyens est-elle ou non du ressort de la solidarité et si oui, à la charge de l’État ? La réponse, tant auprès de la majorité de nos concitoyens que de nos dirigeants est oui à ces deux questions. Dès lors, que veut dire « déficit » ? Nous sommes en face d’un coût. La santé publique est un coût à la charge de la collectivité et il convient de cesser de laisser croire qu’il y aurait des recettes d’un côté et des dépenses de l’autre.

Dire la vérité du coût de la dépense du système de santé français serait un vrai plus. Certains, dont nous avons relayé l’écho, ont fait de cette transparence et de cette vérité des chiffres un combat. Il n’y a qu’informé, pleinement informé, que le citoyen peut se positionner et gageons que dans cette hypothèse nombreux seraient ceux qui considéreraient la solidarité totale comme probablement à reconsidérer…

Voici les données statistiques fournies par l’État sur les dépenses de santé. Outre les informations que demandent nos amis de « Transparence santé », je vous mets au défi de trouver dans ce document de 246 pages le montant des « recettes » (cotisations, timbres, vignettes, cotisations majorées) prélevées au titre de la santé, le montant du coût de fonctionnement de l’administration de la Sécurité Sociale avec sa ventilation !

Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) vient de publier son rapport. Plein de jolis graphiques, des projections jusqu’à 2060 (oui, oui, 2060, alors que l’on ne sait même pas quel sera l’état de l’économie nationale à deux ans !) mais toujours pas les chiffres clefs… Les recettes (à peine évoquées page 96 dans un total qui ne représente même pas les deux tiers de la dépense du secteur de la santé) ne figurent pas, si ce n’est sous forme relative en pourcentages, les coûts de fonctionnement de l’administration de la santé – CPAM, CNAM (et le coût de leur « gestion paritaire »), délégations régionales diverses, et multitude des commissions théodule… – ne sont même pas évoqués.

Selon ce document bien orienté dans l’objectif politique de notre gouvernement, le déficit de l’assurance maladie s’établit en 2013 à 7,7 milliards d’euros et pourrait être multiplié par cinq d’ici à 2040 : il s’élèverait à plus de 14 milliards d’euros en 2020, pour atteindre près de 29 milliards en 2030 et dépasser les 41 milliards en 2040 ! Cela ne coûte rien d’avancer de tels chiffres totalement incontrôlables. Quant à 2060, nos experts (dont je vous recommande la lecture de la liste en premières pages du rapport, tous de « grands économistes »…) le voit avec un déficit de près de 49 milliards…

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Préparer les Français à une réduction de la part prise en charge par la collectivité

Évidemment, trois pistes sont évoquées par nos « grands économistes » pour « endiguer » le déficit : un accroissement des prélèvements publics (CSG, cotisations), une baisse de la prise en charge par la Sécu, ou une plus grande maîtrise des dépenses. Écartant les deux premières hypothèses, le HCAAM plaide pour la troisième solution, réaffirmant « l’impérieuse nécessité d’une maîtrise des dépenses de santé, mobilisant les nombreux gisements d’efficience du système de soins ». Cette recherche d’efficience consiste par exemple à évaluer « la pertinence de certains actes ou de certains séjours hospitaliers ». Toutefois « à court terme, des mesures sur les recettes et le remboursement de soins inutiles devront être prises en attendant que les mesures d’optimisation de la dépense de santé fassent sentir leurs effets », souligne le Haut Conseil.

Évoquer le coût de la graisse administrative du système, évoquer une libéralisation du carcan étatique qui pèse sur l’économie de la santé et en détruit l’efficience, pas question ! Évoquer la prise en charge de la prévention, la modification des critères de prise en charge des pathologies, la réservation du système de santé pris en charge par la collectivité à ses ressortissants, de tout cela, il n’est nullement question… Vous n’avez toujours pas lu la liste des membres du HCAAM ?

Le HCAAM, composé d’amis intimes du pouvoir en place a rendu un rapport inutile et fastidieux, générant ainsi une dépense inutile et fastidieuse sur le budget de la santé, dont le seul intérêt est de comprendre ce que le gouvernement va nous préparer en matière de politique de santé pour l’année à venir.


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