Un soir, je zappais et je suis tombée sur cette émission toute pourrie mais que tous le monde regarde "Tellement vrai". Le sujet était "mon corps est mon ennemi"...
Jusque là tout va bien...
Puis tout à coup un sujet m'a particulièrement interpellé...une jeune fille superbe était atteinte d'alopécie, elle pleurait en parlant de sa "maladie" et vivait d'ailleurs autour de ça tout comme ses proches. J'ai trouvé ça révoltant
ça va peut être vous surprendre mais il ya de ça deux ans j'ai été atteinte d'une pelade universelle. Plus un cheveux ni même un poil d'ailleurs (ça c'est plutôt cool). Le médecin m'a parlé de maladie orpheline sans véritable traitement et parfois irréversible...Ok Ok Monsieur le docteur je prend bonne note de cette dose d'optimisme.
Biensûr au départ ce fut très difficile à accepter mais j'ai toujours refusé ce mot "maladie"...
Pourquoi?
Parceque je ne me suis jamais sentie malade. Parceque j'ai vu ma soeur arrachée brutalement à la vie par un crabe à l'âge de 31 ans. Parceque des drames j'en ai vécu trop et que j'ai appris à ne pas m'apitoyer sur mon sort. Tant que je suis capable de me lver le matin, d'aller bosser, de faire la fête, de rire, de manger bref tant que je suis en vie il n'y a aucune raison de me bouffer la vie.
J'ai refusé les pseudo traitements et j'ai fait avec. Non sans rêver de retrouver ma belle chevelure, certes. Mais en restant cool.
J'ai porté des perruques, j'ai appris à me maquiller pour tout masquer...j'en ai même joué, c'était un plaisir de changer de tête à volonté. J'aillais à la piscine, en vacances...Bref j'ai continué à vivre. j'ai appris aussi que les plus embêtés étaient les autres. ça m'a rendu encore plus forte, ça m'a appris à ne plus me soucier du regard des autres. ces autres qui ont fait pleurer mon petit garçon de 5 ans à l'époque car, vivant dans un petit village, les gens étaient sûrs que j'étais en chimio. Un petit copain lui a dit que sa maman avait un cancer comme son papy qui était mort...l'innocence d'un enfant qui retranscrivait parfaitement les discours des adultes.
C'est une époque où je me suis retrouvée célibataire...et vous allez peut-être être choquée mais je n'ai pas peiné à rencontrer des hommes. Aucun n'y a vu d'objection. D'ailleurs c'est à cet époque que j'ai rencontré l'Homme...et je ne crois pas que ce fût un obstable!
Mes amis ne m'ont pas tourné le dos. On en a même ri ensemble en faisant des blagues aux tout petits qui essayaient ensuite d'enlever leur cheveux ;) (oui je sais c'est mal)
Bien entendu je n'écris pas ce billet pour qu'on me plaigne, pour attirer l'attention sur moi...non
Je l'écris car je sais qu'à cette époque j'ai cherché des témoignanges positifs sur ce problème, savoir si c'était possible de vivre avec et pourquoi pas en sortir un jour...
A l'époque, ma vie c'était pas génial génial...mon couple me rendait malheureuse, je venais de vivre plusieurs deuil violent...Voilà peut être des causes possibles, quoique j'en suis pas sûre du tout, du tout...Toujours est-il qu'en reprenant ma vie en main et en comprenant que le bonheur ne tient qu'à soi c'est là que j'ai vu le premier duvet apparaitre sur mon crâne d'oeuf.
Donc mon message est : gardez espoir et ne vous empêchez pas de vivre pour autant! un jour la roue tourne.
J'ai retrouvé ma chevelure...toujours aussi dense et ondulée...toujours aussi pénible à coiffer...j'en viens même certain matin à regretter la facilité de la perruque! Voilà voilà les amis...peut être qu'un jour la pelade repointera le bout de son nez mais c'est pas grave je suis parée!