Intermède (suite)

Publié le 11 mai 2008 par Funuraba

 La seule raison pour laquelle je cite cette ineptie (qui n'est pas de défendre le maître, car son oeuvre parle pour lui), est qu'elle soulève un sujet essentiel: L'aboutissement. Là où le critique de mes deux se fourvoie, c'est que l'aboutissement ne s'embarasse pas d'orgueil! (même pas fichu de faire gaffe à la sémantique, ces imbéciles). L'orgueil et la vanité sont des imperfections, et des obstacles au travers du chemin qui mène à l'aboutissement.
  Dans "Cent ans de solitude", de Garcia Marquez (je sais Ryuzaki, mais on ne peut décemment se plaindre d'être entouré d'imbéciles si on ne fait rien pour changer un tant soi peu les choses), Aureliano Buendia, après avoir déclenché 31 révolutions, et "s'être roulé dans le fumier de la gloire", rentre chez lui désabusé, avec pour autre ambition que de se consacrer à son métier d'orfèvre, le bonheur ne se résumant plus pour lui qu'à confectionner, dans son petit atelier, des petits poissons en or.
  Et cette jolie petite histoire, à la Paulo Cuelho (tirée de Jules Verne "Les enfants du Capitaine Grant"): "Un roi tristounet, après avoir consulté un derviche (oracle 3aroubi), s'est fait prescrire, pour trouver le bonheur, de porter la chemise d'un homme heureux. Voila donc le roi chialeur qui fait la tournée des monarques, richards, etc. Aucun d'eux n'est heureux (tu parles). Un jour, en passant près d'un champ, il entendit un homme, qui labourait ledit champ, chanter d'une voie gaie (ça devait être une chanson paillarde, c'est pas dit dans le texte, mais je parierais ma chemise). Le roi demandit au Chantiyo "Brave homme, est-tu heureux?" Le mec répondit "Oui, tout à fait". Le roi reprit "Voudrais-tu me vendre ta chemise?" Le mec: "Mais je n'en ai point!" (mignon n'est-ce pas)
   
   La conclusion qui saute aux yeux serait, à priori, "vanitas vanitatum, et omnia vanitas" (vanité des vanités, et tout est vanité". Mais pour en arriver là, pour dire que TOUT est vanité, il faut avoir connu ce tout. Ne peut décemment renoncer au monde que celui qui en a goûté les saveurs. Et je fais peu de cas de la dévotion de celui qui n'a peu ou pas été tenté; dévotion due au tempérament naturel, et non à la volonté de se dominer. De même, ne peut connaitre l'aboutissement que celui qui a d'abord connu l'orgueil. Pour renoncer, il faut avoir possédé.
  Ainsi, lorsque l'amour de soi ne sera pas cette passion véhémente de se hisser au dessus d'autrui, mais le résultat d'un hédonisme sage et pragmatique, car "toujours occupé de lui-même ou pour lui même, et trop avide de son propre bien pour avoir le temps de songer au mal d'un autre, il ne s'avise point de ces jalouses comparaisons" Rousseau.
  L'aboutissement n'est pas la gloire, la renommée, et l'adhésion des masses, car "ta liberté, ton pouvoir, ne s'étendent qu'aussi loin que tes forces naturelles, et pas au-delà; tout le reste n'est qu'esclavage, illusion, prestige. La domination même est servile, quand elle tient à l'opinion; car tu dépends des préjugés de ceux que tu gouvernes par les préjugés. Pour les conduire comme il te plait, il faut te conduire comme il leur plait".
  "Le seul qui fait sa volonté est celui qui n'a pas besoin, pour le faire, de mettre les bras d'un autre au bout des siens; d'où il suit que le premier de tous les biens n'est pas l'autorité mais la liberté. L'homme vraiment libre ne veut que ce qu'il peut, et fait ce qu'il lui plait. Voilà ma maxime fondamentale" Rousseau toujours.
  Et voilà ce qu'est l'aboutissement, être libre!
  Pour conclure sur ce qui m'a amené à écrire cet article, dans "L'associé du diable", Al Pacino dit à Keanu Reeves : "Etre libre, c'est n'avoir jamais à demander pardon". Cela fut dit dans le sens où celui qui est trop égoiste pour se soucier des autres ne s'embarasse pas de réparer le mal qu'il fait. Le concept, dans ma misanthropie du moment, m'avait enthousiasmé. "...et fait ce qui lui plait"; à priori, Rousseau et Al Pacino sont d'accord. Mais j'entends d'ici Jaquot objecter "faire ce qui me plait n'est pas blesser les autres. Celui dont le bonheur ou le plaisir passe par le malheur ou la douleur des autres n'est pas un homme estimable" De rien Jaques, je sais, t'aurais pas dit mieux^^.
   P.S: A la très chère que je n'aime pas assez (il est peu probable qu'elle lise ceci, et encore moins qu'elle arrive jusqu'à la fin, car elle trouverait le texte trop "lourd et pompeux"): "Mea maxima culpa"! Je sais, un simple désolé aurait suffi, mais comme l'a brillamment souligné Faye "quidquid latin dictum sit, altur sonatur". Ceux qui n'ont pas compris, Google est votre ami.

  P.S 2: Le sujet méritait bien un petit intermède, mais le prochain article, promis, traitera enfin des "oui tu sais ou tetla3 takoul la3dess" ^^.