Réalisateur étrange, et touche-à-tout, capable de passer de la comédie américaine bien lourdingue au thriller haletant ou au drame intimiste, David Gordon Green nous offre avec Prince Avalanche un drame d’une grande authenticité, non dénué d’une bonne dose d’humour. Un mélange toujours délicat à obtenir mais qui se révèle absolument superbe lorsque l’harmonie est au rendez-vous, comme c’est le cas ici.
Cette petite production rafraîchissante étonne rapidement par ses personnages extrêmement attachants, sorte de losers complètement en marge de la société qui nouent une relation aussi bizarre que sincère. Pourtant radicalement différents, les deux hommes vont progressivement partager leur vision de la vie et de l’amour. Perdus au fond de cette immense forêt, ils vont aussi se changer mutuellement puisque chaque déconvenue rencontrée (amoureuse ou professionnelle) donnera lieu à des échanges, parfois virulents, qui ne laisseront assurément pas indifférent. L’émotion est ainsi palpable tout du long et nous emporte curieusement au moment où l’on s’y attend le moins. Néanmoins, au-delà de l’aspect dramatique parfaitement retranscrit, il règne également sur le long-métrage une folie douce et décalée, installée principalement par des dialogues exceptionnels, qui monte en puissance petit à petit jusqu’à une scène de pétage de plomb d’anthologie. Une séquence qui justifie d’ailleurs presque à elle seule la vision du film !
En conclusion, Prince Avalanche est donc un véritable petit bijou dans le monde du cinéma indépendant. Porté par deux acteurs convaincants et soutenu par une histoire aussi émouvante que loufoque, le film aborde avec beaucoup de sincérité un moment de vie absolument pas comme les autres. Un vrai coup de cœur en ce qui me concerne !