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Vous vous souvenez ? Un de mes lecteurs avait écrit cela :
"J'ai lu ton livre avec intérêt. Tu décris avec nostalgie ton Auvergne natale, la beauté des paysages, la chaleur des relations, les espoirs et les craintes de cette bande de garçons. Ils veulent vivre et ils ont peur de se retrouver trop vite enfermés dans le mariage, avec femme et enfants. C'est ce qui explique le système grotesque de points qui valident les "succès" dans les soirées : le but est de rappeler que les relations avec les filles ne doivent pas devenir "sérieuses"et que le groupe est là pour y veiller.
Le cas de "côtelette" est différent : il veut davantage, pas seulement repousser l'échéance du mariage, mais aussi voir le monde, vivre autrement. Pour cela, il a une arme : la culture et les études, mais cela risque de ne pas être suffisant, parce qu'il peut se retrouver instituteur dans un village perdu. Heureusement, il a l'Anglais...
Il est révolté contre ce destin, mais il n'en veut pas à ses parents. Au contraire, il a de la tendresse pour eux, et son désir de vivre autrement vient d'eux et ils l'approuvent. Peut-être pourrait-il leur reprocher de lui avoir donné ce désir sans la confiance et la joie de vivre qui lui manquent...
Ce récit m'a touché et je suis content de t'avoir retrouvé en le lisant."
Un autre lecteur a réagi comme suit en lisant ce commentaire :
"Ton collègue me semble avoir vraiment bien analysé le contexte social et l'ambiance, ainsi que l'aspect autobiographique. Tout à fait d'accord avec lui. J'y ajoute, pour ma part, le plaisir, pas si courant, de la lecture d'épisodes plutôt sombres et tristes (l'horizon bouché d'une jeunesse qui cherche la sortie) racontés avec humour et, parfois, d'une manière franchement désopilante... Un régal!
Ce même lecteur m'avait déjà envoyé un mail dans lequel il me donnait son avis sur mon roman. Je vous envoie donc également cet avis ci-dessous:
""Je viens de finir "Le prince des parquets salons" et c'est un plaisir d'avoir retrouvé enfin, pour une fois, le vocabulaire et les expressions qui ont accompagné notre enfance, à l'époque où l'école tentait (avec succès sans doute!) de nous apprendre la langue académique. Un Montluçonnais n'a pas besoin de note de bas de page pour comprendre " l'achabation"!
J'ai surtout aimé la restitution de l'ambiance, pas très gaie finalement, de cette époque dont je ne suis pas plus nostalgique que ne le sont les personnages du récit. Et pourtant -heureusement- tout ça n'empêche pas le rire : le départ pour le bal à Hérisson dans la bétaillère est un morceau de bravoure! Le personnage qui joue du cor dans les cafés en costume de chasse, et à qui on interdit l'entrée du parquet, n'est pas mal non plus... Félicitations donc pour ce superbe récit et tous mes remerciements pour ce savoureux moment de lecture.
Voici également ce qu'avait dit une lectrice au sujet du premier commentaire, qui évoquait la manière dont les filles sont traitées par les garçons dans le roman. Ouf, je vais peut-être échapper à un procès en sorcellerie pour avoir tenu des propos sexistes :
"Je trouve cette analyse très juste et je la partage.Plus que le mèpris des filles que certains ,certaines plutot , t'ont reproché, c'est davantage la peur de l'engagement et de l'avenir que dénote l'attitude de la bande Je trouve aussi touchante la tendresse de Cotelette pour ses parents........Une petite précision , quand je parle de mépris des filles , il est bien évident que je ne confonds pas l'auteur avec les personnages pour qui d'ailleurs ce mépris de façade cache en réalité la grande angoisse de ces jeunes devant l'INCONNUE que représente LA FEMME .En les traitant en effet eux aussi avec une certaine affection, tu les rends sympathiques en dépit de leur muflerie....."