À Cuba, on paye en pesos cubain convertibles, une monnaie créée pour les touristes, qui n’existe pas à l’extérieur de l’île. On ne peut donc pas en apporter avec nous et on doit plutôt changer des dollars pour des pesos une fois sur place. Le bureau de change est ouvert selon un horaire qui a peu à voir avec celui qui est affiché sur sa porte. On pourrait croire que le système politique et économique y est pour quelque chose, mais n’oubliez pas que bien avant d’être communistes, les cubains sont des latino-américains. J’ai beaucoup d’affection pour les latinos, même pour la gentille et sympathique dame du bureau de change qui était absente lors de mes trois visites.
Si vous voyagez dans un tout-inclus – la manière la plus économique de voler vers Cuba même si vous ne vouliez pas de l’hébergement et des repas – la représentante à destination vous informera probablement que vous pouvez faire un dépôt en dollars ou en pesos pour le service de serviettes de plages. La réceptionniste du dimanche matin exigera un dépôt en pesos, mais pourra changer vos dollars pour des pesos auparavant au besoin, si le bureau de change est fermé. Celle du lundi matin acceptera sans problème les dépôts en dollars canadiens, mais ne pourra changer les dollars en pesos si le bureau est toujours fermé. Prenez des notes.
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Dans son livre en pyjama, Dany Laferrière suggère aux auteurs de ne pas hésiter à consulter ce que les écrivains de renom ont fait pour comprendre le processus d’écriture. Il suggère aussi de piquer une phrase ou un élément de style au besoin. Il ne le savait donc pas en écrivant ces conseils, mais il venait au moins de fournir le titre de mes notes de vacances.
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Trinidad fêtera son 500e anniversaire en 2014. Même du strict point de vue du nouveau monde, c’est impressionnant. En fait, c’est dire qu’à la fondation de Québec par Champlain, Trinidad s’apprêtait déjà à fêter son 100e anniversaire. Les vacanciers qui ont plus souvent visité les plages de Cancun, Playa del Carmen ou d’un tout-inclus de la Riviera Maya au Mexique seront étonnés d’apprendre qu’avant de conquérir le Mexique au nom de la couronne d’Espagne, Hernan Cortez et ses hommes se sont justement arrêtés ici et ont passé un peu de bon temps à la Plaza Mayor de Trinidad.
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Ma première visite à Trinidad m’a étonné. On y retrouve de nombreux commerces, formels comme informels. Plusieurs étals d’artisanats et de fruits et légumes y côtoient des restaurants, boutiques de biens de première nécessité, magasins d’eau et d’alcool, boutiques d’artisanat plus formelles, quelques agences de tourisme ainsi qu’au moins un café internet. Je n’avais jamais été témoin d’autant d’activités commerciales au mètre carré dans mes deux visites antérieures sur l’île. À Santiago, j’avais déjà eu de la difficulté à trouver une tienda qui vendait quelques grignottines, et La Havane, malgré son ampleur, n’avait guère eu d’épicerie – même rudimentaire – à offrir au voyageur indépendant.
J’avais lu, il y a 3 ans, que Raul Castro avait annoncé un assouplissement des règles du commerce et de l’établissement d’entreprises personnelles à Cuba, mais comme je ne suis jamais allé dans la même ville lors de mes trois visites, je ne peux juger si les différences commerciales observées sont le fait de cette nouvelle politique ou de simples différences régionales déjà existantes. Malgré tout, ce n’est certainement pas cette nouvelle politique économique cubaine qui a mis sur le dos d’un cubain croisé à Trinidad ce t-shirt Dolce et Gabana, ou encore permis l’importation d’un chandail à l’effigie de l’Union Jack que portait un cycliste, et qui affichait même God Save the Queen.
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