L'affaire Dieudonné, ce sont nos libertés qui sont menacées...

Publié le 06 janvier 2014 par Philippejandrok

 Cette affaire Dieudonné prend une ampleur démesurée, au point que nos libertés sont désormais menacées.

Si nous prenions du recul, nous pourrions prendre conscience que dans cette société tout est fait pour nous détourner de la conscience, en nous orientant vers la passion, le sentiment, le parti-pris.

Nous prendrions conscience également que rien n’est fait pour nous permettre de développer une pensée saine et dégagée, et que pour ce faire, nous devrions nous orienter vers des pratiques de méditation, mais la méditation n’a pas sa place dans la société, elle n’est pas productive, pire, elle permet de prendre conscience de notre rôle véritable et non pas du rôle qui nous est imposé et cela met en danger le Pouvoir.

Ainsi, le travail devient une question de vie et de mort sociale, une épée de Damoclès systématiquement suspendu au-dessus de la tête de l’employé qui, poussé vicieusement par sa banque, prend des crédits, qui, pour acheter une automobile, qui, pour acheter une maison, un appartement, qui… Avec une telle pression au-dessus de sa tête l’employé qui est un citoyen comme les autres, étouffe, il n’en peut plus, il devient un tigre en cage et ne supporte aucune concurrence, il est sous tension permanente, il a besoin de se libérer.

Après l’aliénation professionnelle, l’aliénation par le plaisir, depuis quelques années, la libération de la pornographie et de la sexualité lui permettent d’exploser, seul, à deux ou à plusieurs.

Des abonnements à des clubs virtuels ou privés permettent aux consommateurs de se libérer de cette tension créée par la société, de cette frustration imposée par une éducation religieuse et petite bourgeoise. Un exemple révélateur de cette libération est le film « Don Jon », qui montre comment la pornographie est devenue un exutoire irréel qui reste une passion bon marché, tout comment elle permet de fuir la réalité et les relations entre l’homme et la femme. Le fantasme pornographique n’est pas le réel, la femme soumise qui jouit par tous ses orifices sous le désir imposé de l’homme n’est justement que l’expression mécanique de l’amour sans le moindre sentiment. L’homme pourrait faire l’amour à un robot, qu’il n’y aurait pas de différence, c’est le sujet de ce film, la prise de conscience d’un pornocrate qui réalise enfin, que l’amour est quelque chose de bien plus grand que la possession d’un corps parfait et que le fantasme illusoire du sexe au détriment de l’amour, or, rien ne remplace l’amour.

Ainsi, aliénation professionnelle, aliénation par le plaisir, qui se manifeste également par la volonté de consommer et de ne plus se priver, pourquoi donc s’en priver, les cartes de crédits existent pour palier à nos manques, lorsque la pornographie et la sexualité sont écartées de nos vies pour une raison ou pour une autre, il y la TV, le cinéma, les usines à rêves, les usines à oubli, celles qui font tout pour occuper l’esprit et l’empêcher de penser, et si ces moyens sont insuffisants, il reste la drogue, douce, dure, l’alcool, les jeux en ligne, le foot. À cela s’ajoute, le Smartphone qui est le parfait outil de l’EGO, celui qui est la prolongation de l’esprit et de la main, il ne nous quitte pas, il est notre lien avec le monde, avec l’amour, avec la bourse, la banque, l’internet, il est toute notre vie.

Et avec tout ça si on a encore envie de penser, de chercher à comprendre sa place dans la société et dans l’univers, c’est que l’on on a un mental d’acier.

Tout est fait pour détruire en l’homme moderne, sa pensée indépendante, toute forme d’envie de liberté, de détachement, il est l’homme/objet détenu socialement par la société. Demandez-vous si vous seriez capables de vous séparer de votre précieux Smartphone, là, à l’instant et de ne pas en reprendre ?

Et puis, il y a les religions qui sont motivées par des intérêts politiques et économiques, au nom des religions on tue, on détruit, on fait la guerre, on pratique un génocide ici, là, hier, aujourd’hui, demain. Les religions divisent les hommes, les transforment en animaux sauvage, comme la société divise les hommes, comme le racisme divise les hommes, tout est également fait pour empêcher l’homme de réfléchir, des horreurs sont commises, et chacun prend parti, chacun accuse l’autre, qu’importe la vérité tant que l’opposition reste solide pour diviser les peuples humains entre eux et ce, depuis que l’homme est soit disant civilisé.

Aujourd’hui, nous avons un comique français populaire, qui s’amuse avec des notions complexes, peut-on rire de tout, peut-on accepter de rire de tout sans toucher la sensibilité de certains ? Cela paraît de plus en plus difficile dans une société où la susceptibilité devient un fond de commerce, un moyen d’enrichir la justice, les avocats, l’état, dans une société qui n’a plus d’humour, ou qui veut imposer un humour officiel.

Dieudonné joue avec le feu, il le sait, il s’en amuse, dans chacune de ses vidéos, il provoque, met en doute un épisode historique indiscutable, dans son dernier opus, il répète qu’il est né en 1966 et qu’il ignore ce qui s’est passé entre les deux guerres :

-  Moi je ne sais pas, je n’étais pas né…

Moi, non plus, mais je sais, et je ne mets pas en doute une vérité historique, je ne mets pas en doute des témoins, des photos, des films, il aurait été difficile de trouver des figurants pour interpréter le rôle de morts-vivants décharnés sur des films d’époque sur l'ouverture des camps de concentration, non, la vérité sur le génocide juif est indiscutable et peu risible, les traces sont présentes, les camps existent, ils peuvent être visités, j’invite Dieudonné à se rendre en France, à Natzweiller en Alsace pour y visiter le Struthof, ancien camp de concentration nazi, ou des juifs, des résistants, des communistes ont été affamés puis traités comme des chiens pour les y laisser mourir, gazés et enfin brûlés après les avoir débarrassés de leurs dents en or et après, on accuse les juifs d’être des radins, alors que leurs tortionnaires sont des charognards ?

Que tous ceux qui ont le culot de prétendre que cela n’a pas existé s’y rendent et ensuite, nous verrons s’ils continuent à proférer des mauvaises blagues et à faire de l’humour sur l’horreur.

Dieudonné ne sait pas, mais s’il veut savoir, ces lieux sont à sa disposition, à la disposition de chacun qui veut faire l'effort de savoir.

Mais on ne doit pas rire non plus de la souffrance des esclaves noirs, qui est tout aussi insupportable.

On ne doit pas monnayer sa souffrance et dire que les uns ont plus soufferts que les autres, violer une femme noire, assassiner son mari, ses enfants, la fouetter, les fouetter jusqu’à la mort parce qu’un blanc l’a décidé, ou les pendre pour faire un exemple, ne vaut pas moins que l’extermination dans les camps de la mort, la souffrance est épouvantable pour chacun et ne doit pas être opposée mais ajoutée l’une à l’autre.

Les juifs et les noirs devraient se donner la main au lieu de se haïr, ce sont des martyrs de l’humanité. Ce ne sont pas les juifs qui ont fait du trafic d’esclaves, peut-être y en avaient-ils, mais ce sont les grandes familles aristocrates chrétiennes des grands ports français qui achetaient ces esclaves africains à des arabes qui les avaient capturés au Soudan et ailleurs pour les vendre, nous ne devons pas oublier ce détail.

Au XIXe siècle toutes les grandes villes marocaines avaient des marchés aux esclaves, toutes les grandes familles achetaient des esclaves, il ne faudrait pas que Dieudonné oublie ce détail, les colonialistes payaient des esclaves certes, mais ils les achetaient aux arabes, aux musulmans. On ne peut pas passer son temps à accuser les juifs de tous les maux ou à mettre de côté des vérités qui dérangent les antisémites, les anti juifs.

Mais aujourd’hui, notre démocratie veut interdire un homme et use de tous les ressorts juridiques pour l’empêcher de parler, pour l’empêcher de répandre un peu de venin, pour empêcher sa contestation forte et juste du pouvoir sur tous les citoyens de ce pays, son antisémitisme n’est qu’une partie de son spectacle, le plus important réside dans la critique du système dans lequel nous vivons.

Que Dieudonné soit impertinent, qu’il se lâche, c’est une chose, mais que notre démocratie en profite pour l’empêcher de s’exprimer, montre le chemin d’une absence totale de démocratie dans notre pays, et que cette croisade contre un homme soit menée par des Socialistes, c’est le comble.

Les Socialistes se comportent actuellement pire que la Droite dure, ils n’hésitent pas à tenter de supprimer la liberté la plus élémentaire d’un artiste dans notre pays, celle de l’expression, et les gens, les citoyens trop préoccupés par l’emploi et leurs crédits qui les étouffent, n’ont plus le temps de réaliser ce qui se trame devant eux.

Notre démocratie est en danger, et Dieudonné est le prétexte idéal pour voter des lois anti-démocratiques et agir contre ceux qui perturbent la bonne marche du pouvoir, car après Dieudonné, qui viseront-ils ? Moi, pour avoir écrit cet article ?

Que l’on m’explique que fait l’État qui s’insurge contre Dieudonné à propos de sites internet islamistes prônant la destruction de notre société, du peuple de France, contre des sites extrémistes toutes religions confondues qui tiennent un discours de haine, contre des sites nationalistes turcs qui nient avec aplomb le génocide arménien… Mais si on condamne un homme, qu’on les condamne tous.

Il y a dans cette affaire, une véritable manipulation tout aussi malsaine que les discours de Dieudonné.

Pourquoi n’agit-on pas contre les mosquées qui fabriquent des islamistes dans les écoles coraniques ? Des soldats du Djihad ?

Deux poids, deux mesures, parce que Dieudonné gène et que les autres pourraient bien servir un jour, or, nous ne pouvons accepter cette partialité, si nous condamnons l’un, que l’on condamne les autres également, sinon, nous allons fabriquer un démon encore plus puissant, car il ira à l’étranger diffuser ses vidéos, et il sera encore plus virulent, il sera inatteignable et pourra dire les pires horreurs sans que nos ministres puissent pérorer avec de faux bons sentiments, sans que la justice puisse jamais l’atteindre, sommes nous bien certains de vouloir interdire cet homme qui saura retourner la situation à son avantage, quoiqu’il arrive, d’autant qu’il est suivi par un nombre considérable de fans, citoyens français, toutes origines confondues  ?

Et quand il sera à l’étranger, ces interdictions que mettent en place les pouvoir publics, s’adresseront à qui ? À tous ceux qui voudront faire respecter leurs droits élémentaires et constitutionnels.

Avant de lâcher les loups, il faut réfléchir, et je crois malheureusement que la passion l’emporte sur la raison dans cette affaire.

Nous vivons une époque formidiable…