Ces douze derniers mois sont sortis des centaines et des centaines de disques différents, dont on a pris le temps d'écouter qu'une partie. Exercice traditionnel de la fin d'année, voici le classement des 50 albums qui m'ont le plus accompagné tout 2013 (pas des meilleurs donc). Une nouvelle fois résolument pop et laissant sur le bord de la route quelques beaux poids lourds.
Bonne écoute,
KidB
News From Nowhere
De la douceur et de la torpeur. De grisaille et de lumière. De la limpidité et de la sophistication. L'Angleterre semble produire aujourd'hui une musique moderne aux tonalités changeantes, comme explosant tous les clichés rattachés à la pop et à l'électronique. Ses porte-paroles s'appellent Ghostpoet, Mount Kimbie, mais aussi Darkstar dont le dernier album News From Nowhere se rattache autant aux Beach Boys qu'à Gonjasufi. Les fenêtres sont maintenant grandes ouvertes.
Sunbather
Ce nouveau top en est la preuve. Le métal n'a jamais été notre genre de prédilection. C'est dire la performance de Deafheaven d'occuper un rang aussi haut avec son deuxième album Sunbather. Il faut dire que les Américains manient à la perfection le fouet et la carotte, alternant les plages de furie pure, cris et rythmiques bourrines compris, et les pauses plus mélodiques. Difficile en tout cas de rester insensible à la puissance d'une telle charge qui emporte tout sur son passage.
Doris
Du collectif Odd Future, qui bouscule de plus en plus la hiérarchie du hip-hop, on ne retiendra pas le très réussi Wolf de Tyler The Creator, mais ce Doris de l'outsider Earl Sweatshirt. Flow comme au ralenti, thématiques intimes… Le rappeur originaire de Los Angeles prend le contre-pied de tous ses aînés gangsta de la Côte ouest. Le résultat est attachant comme peu de disques du genre l'ont été. Un dégonflage d'ego salutaire.
Wakin on a Pretty Daze
Une voix grave au timbre chaleureux, de belles lignes de guitares. Tout chez l'Américain Kurt Vile, 33 ans, respire l'élégance et la finesse. Son folk rock à l'ancienne prend ainsi des airs majestueux. Sans que les références aux grands songwriters du passé ne soient jamais pesantes. Les compositions sont tour à tour enjouées, plaintives ou désespérées. Bref, pour résumer, il est d'abord question ici de style et de beauté. Rien que ça.
Aventine
Joli succès public de cette année, Aventine consacre le talent singulier d'une Danoise à la mélancolie enjouée et pleine d'imagination. Ce sont les entêtantes ritournelles au piano qui transportent ici à commencer par l'instrumental d'ouverture "Chord Left". Puis la voix d'Agnes Obel, capable de voluptés très terriennes comme d'envolées éthérées. L'ensemble est d'une sobriété et d'une distinction exemplaire (arrangements de cordes soignés...).