De l’Ohio à la Virginie Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s’entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l’enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d’horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s’il ne doit rien épargner à son fils Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu’il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.
Toute d’ombre et de lumière, la prose somptueuse de Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages à la fois terrifiants et malgré tout attachants. Le diable tout le temps n’est pas sans rappeler l’univers d’écrivains tels que Flannery O’Connor, Jim Thompson ou Cormac Mc Carthy.
Un polar, un véritable thriller comme il n’en existe malheureusement pas assez. Bien qu’un peu difficile d’accès, une fois qu’on s’est embringué dans l’histoire, on s’y complait. Difficile de devoir en sortir indemne. Et savoir que le gars qui a pondu ce chef-d’oeuvre, a bossé toute sa vie dans une usine de pâte à papiers, alors là ! Y a de quoi se dire que certains ont ratés leur vocation. Je ne peux rien dire de plus, qu’il ne faut pas passer à côté d’un aussi bon bouquin !