Le 11 mars prochain, 3 ans se seront écoulés depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima qui a coûté la vie à plus de 20.000 personnes. Trois années pendant lesquelles Tepco, la compagnie exploitante de la centrale nucléaire accidentée, a œuvré à sa décontamination. Alors que les travaux de nettoyage ont pris du retard et que Tepco peine à maîtriser les fuites d’eau radioactive, un autre scandale vient d’éclater au pays du soleil levant.
« Nous sommes une cible facile pour les recruteurs. Nous sommes tous réunis ici avec nos sacs dans cette gare et nous sommes faciles à localiser. Ils n’ont qu’à nous dire : vous cherchez du travail? Est-ce que vous avez faim », raconte Shizuya Nishiyama, un sans-abri japonais, à l’agence Reuters.
L’emploi de SDF pour nettoyer des maisons abandonnées ou pour balayer autour des sites contaminés serait devenu un business florissant au Japon. Alors que l’Etat fait appel à plus de 700 entreprises pour décontaminer et nettoyer les zones bordant la centrale accidentée, un « réseau de criminels et de courtiers illégaux, qui recrutent des SDF, sont devenus très actifs à Fukushima ».
Le ministère de l’Environnement paye 100 dollars supplémentaires par jour pour les travailleurs impliqués dans les zones à risques. Et devant l’ampleur de la tâche, il n’est pas difficile pour des « entités inconnues » de se glisser entre les mailles du filet.
« Il faut vraiment qu’il y ait un contrôle plus sévère sur les entreprises, sur ce qu’elles font et quand », estime le professeur Takayoshi Igarashi, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre japonais.
En 2013 déjà, plusieurs membres de la mafia des yakusas avaient été arrêtés et condamnés pour avoir fait travailler illégalement des personnes en charge de la décontamination dans l’entreprise de travaux publics Obayashi.
posté le 07 mars à 04:07
Il ne faut pas non plus oublier que parmi les employés recrutés, en plus des SDF, se comptent aussi la minorité (historique) des burakamins, très discriminés au Japon.