J’ai perdu tout ce que j’aimais, roman de Sacha Sperling, aux Editions Fayard, septembre 2013, 448 pages, 20€.
Sacha Sperling nous a livré en cette rentrée littéraire de septembre, son troisième roman, qui était attendu de pied ferme. Après avoir détruit son deuxième roman (et son auteur avec), la critique a encensé J’ai perdu tout ce que j’aimais (titre emprunté à Alain Souchon). Sacha Sperling est revenu dans le cœur de tous ces hommes et femmes, dont la plume n’a pas toujours été très délicate.
Le bandeau le prouve : même l’éditeur oublie le deuxième roman, en faisant uniquement référence au premier. Pourtant, j’avais trouvé Les cœurs en skaï mauve très réussi (voir ma chronique de 2011), et dans la lignée de Mes illusions donnent sur la cour.
Sacha Sperling revient cette année avec un nouveau roman sur lui, sur son parcours fulgurant qui l’a hissé dans les meilleurs ventes grâce à la sortie de son premier roman (oui, même lui ne parle plus trop de son deuxième texte). Encore une fois, je trouve que Sacha Sperling reste dans la lignée de ses précédents romans. Il nous raconte sa vie, son retour en France après son départ aux Etats-Unis sur un coup de tête. Il devait y aller avec sa copine, pour quelques jours, et y est resté un an. Il finit tout de même par rentrer, retrouve sa famille, sa mère, son père, mais pas ses amis. Certains lui en veulent pour avoir déballer sa vie et la leur dans ses livres, certains ne lui parlent plus, son ex-copine qu’il a laissé repartir seule en France lui en veut. Les premières retrouvailles sont étranges, et les suivantes aussi. Quant à d’autres de ses amis, ils ont changé, terriblement changé.
Je voulais tout vivre. Tout écrire.
Il raconte cette fulgurance, la débâcle, les soirées, ses rêves, ses peurs, ses angoisses par rapport à cette nouvelle vie, et finalement la solitude.
J’avais décidé que mon nom serait Sacha Sperling et que ma vie serait éclatante et spectaculaire. J’avais compris que la seule manière d’exister était de devenir quelqu’un d’autre. J’avais écrit un livre. Le livre avait été un succès.
Sacha Sperling a toujours cette plume aussi vive et fulgurante que sa carrière. Le roman tient le lecteur en haleine, Sacha Sperling sait faire attendre, manier avec tact le suspense, tout en restant élégant, et en montrant la vacuité de ce petit milieu de la jeunesse parisienne. Jeunesse dorée et manipulatrice. On regrettera simplement la fin. Bien qu’inattendue, elle est grossière et pathétique. Malgré cette fin décevante, J’ai perdu tout ce que j’aimais reste une réussite.