Sécurité publique : Une responsabilité nationale.

Publié le 06 janvier 2014 par Maurice Puault

Sécurité publique : Une responsabilité nationale.

L’insécurité dans la ville ne peut indifférent. C’est légitime, car le droit à la sécurité conditionne pour une large part la possibilité de vivre ensemble et l’exercice des libertés.

Nos concitoyens ne peuvent qu’inquiets face aux actes de violence, particulièrement des cambriolages qui se sont multipliés ces derniers mois. Nous condamnons ces actes sans aucune ambiguïté. Ils doivent punis.

Mais aussi inquiétante que soit l’ampleur du phénomène on est aussi en droit d’être préoccupés par le traitement politique qui en est fait. On peut craindre que l’on choisisse le spectaculaire plutôt que la réflexion de fond, l’affrontement plutôt que le dialogue, l’exclusion plutôt que l’intégration, le répressif plutôt que la prévention et le social.

Vivre en sécurité est un droit essentiel. Il doit être garanti à chacun(e). Pour s’attaquer vraiment à l’insécurité, il faut non seulement prévenir, dissuader et réprimer la délinquance, mais aussi agir sur le plan social et économique.

Romainville dispose d’une police municipale. Elle compte 26 agents. Elle est dotée de moyens matériels importants. Un bilan de son action doit être établi. Il importe de recentrer son action sur les missions qui entrent dans le champ de ses compétences. Elle ne peut être utilisée comme force d’intervention comme ce fut le cas récemment dans un des collèges de la ville. Elle n’a pas pour mission de lutter contre la délinquance et la sécurité publique. Ce serait surexposer les fonctionnaires aux risques et justifier demain son armement. La priorité de leur action est d’entretenir un contact quotidien avec les habitants dans les quartiers. La création de polices municipales dans les villes de la circonscription n’a fait que favoriser le désengagement de l’État. Ainsi en septembre, 200 policiers ont quitté le département. 129 postes seulement sont à pourvoir. 71 postes seront donc non pourvus. Devant de telles carences le risque existe de lui faire jouer un rôle qui n’est pas le sien. En aucun cas elle ne peut se substituer à la police nationale. Il y a danger. C’est pourquoi une question se pose. Ne conviendrait-il pas de transformer tout ou partie de l’actuelle police municipale en service « citoyenneté et de médiation ». Composé d’agents assermentés, il serait chargé d’entretenir des contacts quotidiens dans les quartiers.

DES PROPOSITIONS CONCRETES

  • Conforter la primauté à l’action préventive et éducative. Pour nécessaire qu’elle soit la répression est toujours un constat d’échec dont ne peut se contenter une société évoluée.

  • Défendre la nécessité d’une justice pénale spécifique pour les mineurs, fondée sur une réponse pénale proportionnée à l’acte et ayant pour objectif tant la réparation que la réinsertion sociale du jeune délinquant ;

  • La prévention doit passer nécessairement par l’aide aux familles en difficulté et le soutien à la parentalité, seuls véritables vecteurs d’une responsabilisation des parents.

  • Encourager l’action répressive contre toutes les formes de criminalité : trafics, économies souterraines, traite des êtres humains.

  • Développer les formes de réappropriation par les jeunes de leurs lieux de vie via le sport et la culture.

  • Établissement d’un contrat local de sécurité en vue associant les élus-e-s, les services de l’État (éducation nationale, police Nationale, Justice), les bailleurs sociaux, les éducateurs, le monde associatif.

  • Orienter le déblocage de moyens nécessaires pour la formation des personnels de terrain (éducateurs, psychologues, assistantes sociales…) dans la perspective de la constitution d’équipes pluridisciplinaires, qui déclineraient quartier par quartier les engagements des acteurs publics dans le cadre d’un véritable contrat local de sécurité.

  • La création d’un nombre conséquent de postes d’agents supplémentaires au commissariat des Lilas avec le rétablissement d’une police de proximité (Îlotage). Il est indispensable que l’actuel commissariat soit doté de moyens matériels dans des locaux rénovés.

  • La circonscription des Lilas dont dépend Romainville étant l’une des plus importantes du département, l’installation d’un commissariat de plein exercice reste d’actualité.

  • Mettre en place un plan pluriannuel d’investissement en vue d’améliorer l’éclairage public dans les quartiers comme dans les cités.

Commentaire de Maurice :

j'ai vu des ASVP (Agent de Sécurité de la Voie Publique) appelés – police municipale – ne pas intervenir dans une bagarre de rue !

Ils se sont contentés de dire aux personnes de s’arrêter de se taper dessus ; pensez-vous qu'ils se soient arrêtés ?

Non ! Il a fallu qu'ils appellent la police, la vraie, pour qu'il soit mis fin aux coups échangés.

À quoi sert cette police ?