Pour une même pression artérielle, l’incidence de la maladie cardiaque est supérieure de 30% chez les femmes : les médecins doivent donc se poser la question d’un traitement plus précoce et agressif de l’hypertension artérielle (HTA), chez les femmes que chez les hommes, expliquent ces scientifiques du Wake Forest Baptist Medical Center (Caroline du Nord). Leur étude, publiée dans l’édition de décembre de la revue Therapeutic Advances in Cardiovascular Disease, décrypte les différences significatives dans les mécanismes responsables de l’hypertension artérielle chez les femmes et les hommes.
Alors que la communauté médicale approche aujourd’hui l’hypertension artérielle de la même manière pour les deux sexes, cette étude appelle à prendre en considération le sexe comme un facteur dans le choix des antihypertenseurs ou à cibler le choix du médicament sur les différents facteurs responsables de l’élévation de la pression artérielle, précise l’auteur principal, le Dr Carlos Ferrario, professeur de chirurgie au Wake Forest Baptist.
La baisse significative de la mortalité cardiovasculaire observée au cours des 20 à 30 dernières années chez les hommes, ne l’a pas été chez les femmes et les auteurs indiquent, qu’aux États-Unis, la maladie cardiovasculaire est à l’origine d’un tiers de tous les décès chez les femmes. Les chercheurs se sont donc interrogés sur les raisons de telles différences de tendances, en se penchant sur les mécanismes biologiques chez 100 hommes et femmes, âgés de 53 ans et plus, présentant une hypertension artérielle encore non traitée.
Pour une même pression, une incidence de la maladie cardiaque supérieure de 30% chez les femmes : A l’aide de tests –réalisables en consultation par le médecin- en particulier hémodynamiques et de l’analyse des caractéristiques hormonales des mécanismes impliqués, l’équipe montre la présence de la maladie vasculaire chez 30 à 40% de femmes de plus, pour le même niveau élevé de pression artérielle. Des différences significatives physiologiques dans le système cardiovasculaire des femmes, dot les types et les niveaux d’hormones impliquées dans la régulation de la pression artérielle, apparaissent contribuer à la gravité et à l’incidence de la maladie cardiovasculaire.
Des résultats qui suggèrent d’adapter, selon le sexe, les traitements des personnes à risque, et donc de mettre en place de nouveaux protocoles pour traiter de manière spécifique les femmes avec pression artérielle élevée. Notons qu’en France, 22% des femmes seront traitées pour l’HTA au moins une fois au cours de leur vie.
Source: Therapeutic Advances in Cardiovascular Disease November 26, 2013, doi: 10.1177/1753944713513221 Hemodynamic and hormonal patterns of untreated essential hypertension in men and women (Visuel@ © apops – Fotolia.com)
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