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Sortie ciné : The Hobbit - La Désolation de Smaug, de Peter Jackson

Par Mrwak @payetonwak

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On n'avait pas "daigné" parler du premier Hobbit, l'impression persistante de déjà-vu annihilant toute tentative d'analyser de façon pertinente ce que Peter Jackson nous présentait, une quatrième fois, pour égayer notre Noël traditionnel. C'était sans compter sur l'aseptisation générale de ces retrouvailles "mi-figue mi-raisin" (dédicace à Y. Dahan), dont on ne retenait pas grand-chose si ce n'était de nous proposer une relecture de La Communauté de l'Anneau (en étant vraiment catégorique).
Avec ce second opus (ou cinquième, au choix), Peter Jackson corrige certains des défauts reprochés à Un voyage inattendu, la linéarité de son récit en premier lieu, grâce à des séquences plus volontiers ludiques, basées sur la fuite et le besoin de progresser géographiquement. Le problème, c'est que Peter Jackson a instauré une forme de storytelling qui lui est propre, qui n'appartient qu'à lui et qui ne s'applique qu'à ses adaptations de l’œuvre de Tolkien. Quand on repense que Guillermo del Toro devait s'occuper de The Hobbit en deux volets, l'impression vertigineuse de perdre au change se fait sentir (l'influence du metteur en scène se fait toujours sentir, notamment sur le personnage de l'elfe Thranduil, véritable écho au Roi Balor et au Prince Nuada dans Hellboy 2). Quand bien même Jackson pense bien faire, peu importe l'efficacité de sa mise en scène, elle ne sert plus tant la joie de la découverte qu'une narration pompière dont on devine par avance chaque parcelle d'idée, peu importe la beauté du plan au final. Il reste tellement peu pour nous étonner ou nous ravir qu'on s'ennuie fermement pendant les 3 heures que comptent le récit.

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Pour se consoler, le plaisir de la découverte


Un temps, PJ et compagnie semblent prendre un moment de repos à Lake-town où l'on rencontre Bard (Luke Evans), en proie à une machination populaire, mais peut-être seul espoir de la ville car forgé par un lourd fardeau (le poids du passé et de la transmission). C'est un personnage intéressant, mais encore une fois lié à une histoire ancestrale tellement archétypale qu'on en voit l'issue un film en avance. Et encore une fois, entre chaque séquence bigger than life, PJ relie ses arcs narratifs par des subterfuges mystiques (Gandalf, de plus en plus inutile) ou des références à la trilogie précédente (Sauron, presque de chair et d'os). Le poids de chaque séquence est plus qu'exagéré et le film entier ploie sous le poids de cet héritage et de cette narration ampoulée.
Jackson parvient miraculeusement à égayer son récit grâce aux interventions sporadiques des elfes, espèce gracieuse emmenant toutes les séquences d'action, jusqu'à l'arrivée à Erebor de l'équipée et la confrontation tant attendue avec Smaug, fantastique dragon mythologique supervisé par les équipes de Wetta Workshop. Smaug est une surprise tardive dans le film, une force de la nature mise en scène de façon sublime, son corps titanesque glissant sur les montagnes d'or dans les mines souterraines ; la voix trafiquée de Benedict Cumberbatch n'est pas pour rien dans le regain d'intérêt immédiat que provoque son apparition, minutieusement calculée, sous le vertigineux trésor.

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L'une des rares réjouissances de cette suite : Tauriel et Legolas


Le problème de The Hobbit (et on le sent, de toute cette trilogie), c'est que la caractérisation de ses personnages est très limitée et rappelle que le livre de Tolkien, dans toute sa simplicité et son efficacité, chassait sur des terres classiques. Ce n'est plus le cas dans le cas d'un méga-film de 9h où rendez-vous est pris des années en avance. Chaque scène est salement rallongée, inutilement gorgée de discussions brassant du vent, de halos rédhibitoires et introduite par des travellings aériens et numériques apposant le sceau de leur auteur derrière la caméra. Au milieu de cet empiétement constant, la présence de Tauriel (Evangeline Lilly), une elfe qui sert de contrepoint à tout le casting masculin, fait presque figure de bouffée d'oxygène, quand bien même les puristes feront la moue devant ce personnage inventé par l'équipe du film. Et malgré les bonnes intentions, le personnage ne fait pas grand-chose, c'est dire si on s'attendait à des changements en profondeur. Non, encore une fois, l'évolution la plus intéressante concerne Bilbo et une scène clef qui arrive assez tôt dans le film, centrée une fois de plus sur l'anneau corrupteur que notre hobbit trimballe en cachette dans sa poche : lors d'un assaut, il tue de sang-froid pour récupérer son bien. Si on ne trouve plus trace de cette ambiguïté par la suite, on espère que la narration prenne un peu plus d'ampleur par la suite pour proposer, à défauts de séquences d'actions foraines, un peu plus de profondeur pour ces personnages cupides, uniquement guidés par la quête du gain et la reconquête de leur territoire perdu par le passé.
Bref, The Hobbit est comme une réunion de famille qui s'éternise alors qu'il n'y a plus rien à manger ni à boire : les radotages de grand-père commencent à bien faire.

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