L’Afghanistan des années 50, le Paris des années 70, la Grèce de la seconde moitié du 20ème siècle et le San Francisco des années 80 à 2000, il y a tout cela dans le nouveau roman de Khaled Hosseini. Des destins que se séparent, se croisent, se réunissent. Des vies de souffrance et d’espoir, un monde en plein bouleversement. Un roman riche et foisonnant mais qui aurait selon moi mérité plus de concision et moins de pathos.
J’ai aimé découvrir l’histoire et l’évolution de l’Afghanistan au fil des dernières décennies. La pauvreté absolue des paysans, « la reconversion » des seigneurs de guerre ayant résisté à l’invasion russe en barons de la drogue, l’exil de la diaspora et le rôle majeur tenu par les ONG dans la reconstruction du pays après les ravages perpétrés par les talibans. J’ai aimé aussi, au moins au départ, les changements permanents d’époque et de personnages, le fait que chaque pièce du puzzle mis en place par l’auteur s’emboîte peu à peu avec une certaine logique.
Ce qui m’a gêné, c’est une désagréable impression de remplissage, surtout vers la fin. Si vous passez ici souvent, vous savez que j’aime la forme courte. Rien de tel qu’un auteur qui gratte son texte jusqu’à l’os pour voir ce qu’il a dans le ventre. Ici, le grattage est inexistant et le texte bien trop « grassouillet ». On pourrait l’élaguer à la tronçonneuse de 150 pages sans que cela pose de problème, bien au contraire. Le long chapitre consacré au chirurgien esthétique grec par exemple aurait pu passer à la trappe et celui qui met en scène le fils du baron de la drogue pourrait largement être condensé. Du coup, alors que ma lecture a été fort agréable au début, mon intérêt a beaucoup baissé en avançant dans le récit et j’ai eu du mal à en voir le bout. L’autre gros souci, c’est cette volonté de jouer sur la corde sensible de manière un peu artificielle. Pourquoi la gamine afghane attaquée à la hache par son oncle ? Pourquoi le suicide de la mère de Pari et la mort soudaine de son mari ? Pourquoi l’amie du chirurgien esthétique au visage dévoré par les chiens ? Je déteste le mélo pour le mélo, je n’aime pas que l’on cherche à me tirer les larmes en dramatisant à outrance.
Tout ça pour dire que je ressors de ce loooong roman fort mitigé. Content d’avoir découvert cet auteur dont tout le monde parle mais persuadé aussi que « Les cerfs-volants de Kaboul » doit être bien meilleur. Du coup, c’est une certitude, je n’en ai pas terminé avec Khaled Hosseini.
Ainsi résonne l’écho infini des montagnes de Khaled Hosseini. Belfond, 2013. 485 pages. 22,50
euros.
Les avis de : Aaliz ; Clara ; Sandrine ; Valérie