Ces douze derniers mois sont sortis des centaines et des centaines de disques différents, dont on a pris le temps d'écouter qu'une partie. Exercice traditionnel de la fin d'année, voici le classement des 50 albums qui m'ont le plus accompagné tout 2013 (pas des meilleurs donc). Une nouvelle fois résolument pop et laissant sur le bord de la route quelques beaux poids lourds.
Bonne écoute,
KidB
6 Feet Beneath The Moon
D'Archibald Marshall, 19 ans, on retiendra surtout cette voix grave et puissante. Rocailleuse. Si loin de l'apparence juvénile du bonhomme. Cette gouaille typiquement british fait tout le sel de ce premier essai. Elle illumine un disque rock par ailleurs très sombre, riche d'un goût prononcé pour le bidouillage et les emprunts à des genres variés comme l'électronique et le hip-hop. Bref, une synthèse habitée de ce que l'Angleterre offre de mieux aujourd'hui.
37. Alela Diane -
About Farewell
Passé l'émerveillement de The Pirate's Gospel, sorti ici en 2006, c'est avec un intérêt de plus en plus distant que l'on suivait la carrière d'Alela Diane. Du moins jusqu'à cet About Farewell, album poignant dont la composition a suivi une double séparation (d'avec son petit ami et d'avec son père qui l'accompagnait sur scène depuis ses débuts). Des lignes de guitares simples et mélancoliques, une voix comparable à nulle autre... L'Américaine se recentre ici sur ses fondamentaux sans donner l'impression de se répéter par rapport à ses classiques. Partir pour mieux revenir.
38. Still Corners -
Strange Pleasures
Le premier album du duo anglais, Creatures of an Hour, était l'invité surprise de notre Top 10 de 2011. Son successeur, Strange Pleasures, confirme le goût de Still Corners pour une dream pop cotoneuse enchantée par la douce voix de la chanteuse Tessa Murray. Sauf qu'ici les embardées se font davantage sensuelles, la dimension physique des balades prenant peu à peu le pas sur leur charme vaporeux. Moins éthéré donc, Strange Pleasures n'en reste pas moins un bel écrin de tendresse aux légères teintes psychédéliques.
39. Christopher Owens -
Lysandre
Une rupture dans la continuité. Avec son premier album solo, Lysandre, Christopher Owens tourne la page des feu Girls en beauté sans rien renier de son identité. Ce nouveau précis de pop romantique et enlevé est une preuve supplémentaire du génie mélodique de l'Américain qui n'a pas son pareil pour souffler sur les braises de nos coeurs brisés. Encore le meilleur moyen de les réchauffer.
40. Eminem - Marshall Mathers II
Retour aux sources. D'un genre, d'un univers, d'une carrière de plus en plus en demi-teinte. Et retour en bonne partie gagnant donc. Eminem prouve avec Marshall Mathers II qu'il a toujours un des flows les plus dingues du rap actuel, capable d'accélérations hargneuses comme personne. Et il a compris que la formule pop expérimentée il y a déjà quatorze avec le morceau "Stan" (à coups de refrains accrocheurs portés par une voix féminine, hier Dido, aujourd'hui Rihanna, Sarah Joffe ou Skylar Grey) avait encore de beaux restes. Le tout est bien sûr trop long, un peu répétitif, mais globalement très séduisant.