genre: drame, horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
année: 2007
durée: 1h30
l'histoire: 1958. Dans une banlieue paisible, deux soeurs sont placées chez leur tante après le décès de leurs parents. Cette dernière, mentalement instable, va s'occuper d'eux à sa manière.
La critique d'Alice In Oliver:
Attention à ne pas confondre The Girl Next Door, réalisé par Gregory Wilson en 2007 avec le film éponyme de Luke Greenfield, sorti en 2004 ! A l'origine, The Girl Next Door est l'adaptation d'un roman de Jack Ketchum, qui s'inspire lui-même de l'histoire vraie du meurtre de Sylvia Likens. Sur le même sujet, un autre film, An American Crime, est sorti également en 2007.
The Girl Next Door n'a pas bénéficié d'une sortie cinéma en France, mais d'une sortie directe en dvd. Pourtant, avec les années (même si le film est relativement récent), The Girl Next Door a acquis une certaine notoriété sur la Toile, notamment auprès des amateurs de films trashs.
Clairement, le film de Gregory Wilson n'a pas usurpé sa réputation. Il s'agit d'un film choc, dont la tonalité n'est pas sans rappeler Martyrs de Pascal Laugier. Pourtant, c'est probablement The Girl Next Door qui remporte le match haut la main et enterre à lui tout seul la majorité des films trashs et gores sortis ces dernières années. Les âmes sensibles sont donc priées de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour, car The Girl Next Door est un film qui marque durablement les esprits.
Pour l'anecdote, Stephen King a déclaré à propos de ce film : « C'est le premier film américain réellement choquant que je vois depuis Henry, portrait d'un serial killer il y a plus de 20 ans. Si vous êtes facilement perturbé, ne regardez pas ce film. Si par contre vous êtes prêts pour un long voyage en enfer, façon banlieue, The Girl Next Door ne vous décevra pas. C'est la version « face cachée de la lune » de Stand By Me. »
Pourtant, à la base, le roman de Jack Ketchum est réputé comme étant inadaptable au cinéma. Force est de constater que Gregory Wilson s'en sort à merveille et livre l'un des films les plus choquants et les plus traumatisants de ces dix dernières années.
Oui, vous avez bien lu. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Dans les années 1950, nous assistons à la vie d'un jeune garçon, David Moran, dont la voisine, Ruth Chandler, alcoolique, vit entourée de tous les enfants du quartier qui ont fait de sa maison leur terrain de jeu. Les deux nièces de Ruth, Meg et Susan, lui sont confiées lorsque les parents de ces dernières meurent dans un accident.
Rapidement, les deux jeunes filles deviennent la cible d'insultes, de coups, de tortures et d'abus sexuels de la part de Ruth, assistée par ses fils et quelques enfants du quartier. A partir de là, bienvenue dans l'antre de l'enfer ! Toutefois, attention, The Girl Next Door ne se résume pas à une série de tortures craspecs comme la majorité des films gores sortis récemment.
Au contraire, l'horreur est ici davantage suggérée même si certaines atrocités sont montrées, mais toujours de façon un peu cachée, Gregory Wilson laissant au spectateur le soin d'imaginer les souffrances de Meg.
Horreur d'autant plus abominable que la tante est carrément aidée par des adolescents et des jeunes gosses, venant assister au viol de l'adolescente ainsi qu'à ses séances de torture. Le film adopte deux points de vue, celui de Meg, la victime de la folie meurtrière de sa tante, et celui de David Moran, qui assiste impuissant aux scènes de mutilations et d'humiliations en tout genre.
Gregory Wilson prend le temps d'exposer ses personnages ainsi que la situation. De ce fait, l'horreur monte crescendo jusque l'inexorable et même l'inconcevable. Encore une fois, The Girl Next Door est un film qui marque au fer rouge.
On se demande comment de telles horreurs peuvent se produire au sein d'une cellule familiale sans que personne ne soit alertée ou ne s'en aperçoive. Bien sûr, David tentera bien de sauver la petite Meg, mais en vain... Je n'en dis pas plus. Gregory Wilson met donc les nerfs du spectateur à rude épreuve et nous interroge sur les dynamiques brutales de l'adolescence et de l'enfance martyre.
D'autres thématiques sont abordées, entre autres, l'innocence et l'enfance perdues, ainsi que le délicat passage de l'adolescence à l'âge adulte. Le cinéaste peut s'appuyer sur d'excellents interprètes, tous méconnus par ailleurs. Mieux encore, le réalisateur parvient à nous mettre dans la peau de la victime. De ce fait, le spectateur est amené à souffrir et à mourir un peu avec Meg.
Plus qu'un film d'horreur, The Girl Next Door est avant tout un drame familial infiniment bouleversant et choquant, à l'image de la fin (tout sauf un happy-end) qui, à coup sûr, vous fera couler quelques larmes.
note: 17/20