« Point Break » est le premier scénario écrit par W. Peter Illiff, qui écrira juste après « Jeux de guerre ». Alors que Ridley Scott souhaitait adapter ce scénario, c’est finalement Kathryn Bigelow qui réalisa « Point Break ». Patrick Swayze, fort du succès de « Dirty Dancing » et « Ghost », et Keanu Reeves, nouvel grand acteur en devenir, interprètent les deux rôles principaux. « Point Break » sortait dans nos salles françaises le 28 août 1991.
Synopsis : Pour retrouver les braqueurs responsables de 26 attaques de banques, Johnny Utah, jeune inspecteur du F.B.I. inexpérimenté et naïf, s’infiltre dans le milieu des surfeurs de Los Angeles.
« Point Break » est un film aux tonalités bien marquées. D’un côté, on se retrouve avec un pur film de polar où un jeune agent du F.B.I. tente désespérément d’arrêter des braqueurs de banques. D’un autre côté, on découvre un film sur « le soi », où les personnages sont en quête d’eux-mêmes et d’une chose qui serait le but de leur vie. On découvre alors le portrait d’une génération insouciante de ce qui l’entoure mais obsédée par leur but personnel et en quête d’adrénaline. Le scénario de W. Peter Iliff permet aux deux tons du film de cohabiter en harmonie et de se compléter. Les scènes de sport extrême deviennent très poétiques, amenant les personnages vers un idéal qu’ils se font fixés, tandis que les scènes d’actions libèrent l’adrénaline. « Point Break » ne tombe pas dans le piège de rendre les scènes de sport extrême plus incroyables qu’elles ne le sont déjà, et se concentre davantage à les sublimer. Les sports extrêmes deviennent alors une religion pour ses pratiquants.
Si les sports extrêmes sont une religion, Bodhi est Jésus. Ce personnage, interprété par Patrick Swayze, possède une force tranquille et un charme auquel le spectateur s’affectionne dès sa première apparition. Les talents d’acteur de Patrick Swayze renforce ce personnage et lui offre à la fois cette naïveté, que l’on peut apercevoir dans son regard par moment, mais aussi cette folie, toujours dans son regard, très présente sur la fin. Pas étonnant que tout passe par le regard pour ce personnage qui a l’habitude des cagoules. Keanu Reeves, lui, interprète ce nouvel agent du F.B.I., Johnny Utah. C’est incroyable comme on sent l’acteur sûr de lui dans son jeu et qui, du coup, arrive à nous bluffer dès les premières minutes. Les cheveux longs et sa grande taille maigrichonne permettent à l’acteur de se créer, lui aussi, une aura. En réalité, « Point Break » narre la rencontre entre deux auras de deux mondes distincts mais pas si différent que cela dans le fond …
La réalisation de Kathryn Bigelow est une totale réussite. Elle réussit à magnifier les scènes de surfs et de saut en parachutes grâce à un lyrisme et des ralentis ingénieux. Cependant, cette prouesse n’est rien par rapport aux scènes, plus musclées, de course-poursuite ou de braquage. Kathryn Bigelow use de plan séquence pour une immersion totale, à l’image de ce dernier braquage que l’on vit grâce aux yeux du personnage de Keanu Reeves le temps de quelques minutes. La musique devient alors un élément important et indissociable de ces scènes. Elle crée un tempo, un rythme, grâce à des percussions, qui alliés aux scènes, créent une adrénaline enivrante chez le spectateur. « Point Break » est un film sur l’adrénaline. Le piège étant de croire qu’il s’agit des scènes de sport extrême, qui, au contraire, sont de véritables moment de douceur dans le film. On se délecte des deux heures et deux minutes comme si elles n’étaient qu’une grosse bouffée d’air frais.
« Point Break » est un film en demi-teinte entre polar et questionnement sur les actes d’un groupe de personnes. Un film où la réalisation et le jeu des deux acteurs principaux restent un tour de force. Le mot « adrénaline » définit sûrement le mieux ce film.
Point Break. De Kathryn Bigelow. Avec Keanu Reeves, Patrick Swayze, Gary Busey, James LeGros, Lori Petty, John C. McGinley, Lee Tergesen, …
Sortie en France le 28 août 1991.