À cette question, il est désormais possible de répondre oui. C’est un sujet qui inquiète les autorités internationales puisque il sera possible d’imprimer pièce par pièce une arme à feu en plastique ou en métal avec une simple imprimante 3D. Bientôt à la portée de tous sans la moindre surveillance et le moindre contrôle, cette nouvelle méthode risque de faire couler beaucoup d’encre.
Une arme réelle produite par une imprimante 3D est bel et bien possible.
Une utilisation qui peut laisser à réfléchir puisqu’il est possible de trouver facilement les fichiers et le manuel pour créer et monter soi-même une arme capable de blesser (et tuer!) n’importe qui. Il sera dès lors très difficile de réguler ce nouveau moyen de s’équiper sans mal d’une arme à feu. Car rappelons-le les imprimantes 3D se démocratisent et s’ouvrent au grand public.
Car au-delà du rejet du projet de loi proposant un renfort de sécurité et de régulation sur la vente d’armes aux pays de l’oncle Sam, la production d’armes via une imprimante 3D, posée tranquillement près du bureau, pourrait inquiéter les autorités.
L’origine du mal, si on peut l’appeler ainsi, vient d’un étudiant d’une vingtaine d’années en master de droit à l’université du Texas, nommé Cody Wilson. Ce dernier a réussi a obtenir une license permettant à son entreprise Defense Distributed le droit le distribuer des armes en plastique à l’aide d’une imprimante 3D.
License à l’appuie fièrement postée sur sa page Facebook où les commentaires glorifiant son génie se comptent par dizaines. Cody Wilson est désormais considéré comme un patriote élevé au rang de véritable héros de la nation et de ses fondements par certains. Il est décrit par le magazine Wired comme parmi les quinze personnes les plus dangereuses du monde. Statut dont il se vante sur sa page Facebook.
Sa société Defense Distributed a dès lors vogué sur son succès en postant une vidéo sur les essais d’un prototype de fusil AR15. Pour rappel ce fût l’arme utilisée lors de la tuerie dans l’école de Newton, où six adultes et vingt enfants avaient succombé à la folie d’un fanatique, le 14 décembre 2012.
Imaginez-vous dès lors le danger que pourrait constituer l’impression 3D d’une arme dont les plans se trouvent si facilement sur internet ?
Certes ! Quoiqu’il en soit cela reste une arme en partie assemblée par une imprimante 3D puisque seules les parties inférieures du fusil ont été imprimées en trois dimensions. Uniquement le canon et le chargeur furent achetés sur internet sans restriction ni contrôle sur l’âge où le mandataire de cette commande. Malgré tout c’est une arme loin d’être fiable puisqu’elle se brise après seulement six coups. Voici la vidéo qui en fait la démonstration:
Un personnage qui, du haut de ses vingt-cinq ans seulement, est mondialement connu et se voit inviter par les médias pour relayer ses inventions. Un bon moyen de communication qui n’aidera en rien le contrôle et la régulation des armes à feu. Car c’est au journal télévisé de CNN que Cody Wilson évoque son projet et les améliorations qu’il peut lui apporter. Un projet qu’il souhaite mettre en open source afin que quiconque puisse devenir propriétaire de cette arme à feu nommée Wiki Weapon.
À la suite d’un coup médiatique royalement orchestré par ce jeune étudiant, il décide de placer son entreprise et son projet Wiki Weapon au sein d’un service de crownfunding. Un financement participatif grâce auquel il parvint à lever plus de 75 000 dollars.
Cody Wilson a des idées bien arrêtées puisqu’il se place en tant que crypto-anarchiste, une sorte de philosophie politique contre le contrôle des individus et pour le respect de l’intimité et de la liberté d’expression. Ce dernier est donc partisan au premier amendement de la Constitution américaine lié à la liberté d’expression ainsi qu’au deuxième amendement permettant à tous le droit de porter des armes pour se défendre. Cody Wilson se revendique comme un opposant de toute sorte de contrôle. Il serait étonnant de d’apprendre le contraire quand on connait ses intentions avec le projet Wiki Weapon. Un individu qui va farouchement à l’encontre des convictions de Barack Obama et sa position sur les armes à feu.
Quoiqu’il en soit la communauté de l’impression 3D constituée de makers de tout genre n’est pas forcément pour ce projet. Preuve en est avec Thingiverse qui retire tout objet relatif à ce projet. Cela est d’ailleurs considéré comme une censure par l’étudiant qui estime que le gouvernement et le géant Google se sont alliés pour faire front face à son initiative. Un peu parano? Peut-être pas…
Pour finir, le régulateur des armes aux Etats-Unis évoque aucune intention de régulation de ces armes imprimées via une imprimante 3D malgré une large démocratisation de cette technologie. L’argument avancé par cette organisme consiste à dire que ces armes ne sont pas conçues pour durer dans le temps contrairement aux armes traditionnelles.
C’est sans doute une zone d’ombre qu’offre l’impression 3D mais d’autres possibilités bienfaitrices sont indéniables. Pour cela je vous invite à découvrir notre article sur les services qu’offriront l’impression 3D. Mais aussi de parcourir les différents articles au sein de Print my 3D.
Découvrez le documentaire Click, Print, Gun ici même: