Les défis de l’économie algérienne pour 2014 La croissance au rendez-vous - Abdelmalek Serraï

Publié le 05 janvier 2014 par Ouadayazid1

 

La persistance de l’inflation et les importations seront les principaux défis de l’économie algérienne pour 2014, ont estimé des économistes, hier, invités à un débat par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Abdelmalek Serraï a évoqué les potentialités de l’Algérie, ses ressources financières mais aussi « les contraintes et l’environnement géostratégique » et l’inflation qui sera encore au rendez-vous cette année. Selon l’économiste, celle-ci sera plus forte que celle prévue par le ministre des Finances, c’est-à-dire à 7% au lieu des 3% annoncés par M. Djoudi. M. Serraï explique les raisons de cette persistance de l’inflation par l’importation. « Nous aurons une inflation importée pour 2,6% », prévoit-il, appelant par la même occasion, à réduire ces importations en « important utile ». Pour cet expert, « il y a près de 20 milliards de dollars par an d’importations diverses dont certaines sont dangereuses pour la santé publique ». Au-delà de ces aspects, il y a, tout de même, du positif pour l’économie algérienne, note le conférencier, puisque notre pays « améliore sa position financière » avec 220 milliards de dollars de réserves de change, « ce qui est énorme », reconnaît-il. « L’Algérie passe ainsi de la 8e position mondiale à la 7e », souhaitant que ces moyens financiers colossaux « servent à la relance de l’investissement et la modernisation du pays ». M. Serraï ajoute un autre point positif pour l’économie algérienne, la stabilisation du chômage autour de 9% et « la croissance qui devra s’améliorer entre 4,6 et 4,7% », misant beaucoup plus sur le secteur agricole qui devra, selon lui, « atteindre 14% de croissance ». Il fonde ses prévisions sur les retombées attendues des dernières mesures, en faveur du Sud et des Hauts-Plateaux, prises en mars 2013 et qui accordent des avantages inouïs, avec « des crédits bonifiés, des aides, des subventions de toute nature, pour la valorisation de 1,4 million d’hectares dans cette région constituée de neuf wilayas ». Le docteur Chebaïki, président de l’Association des économistes algériens (AEC), a, de son côté, tenu à minimiser le phénomène de l’inflation. Pour lui, « il n’y a pas une économie au monde qui ne connaisse pas l’inflation », c’est intrinsèque à l’économie, mais celle-ci devrait, en principe, être « inférieure à la croissance », explique-t-il. Ce qui « n’a pas été le cas pour l’Algérie ces deux dernières années ». Dr Chebaïki reconnaît aussi que, à part les déséquilibres microéconomiques, sur le plan macroéconomique, « l’Algérie se porte bien » avec une aisance financière confortable et sans contrainte d’endettement extérieur. Il ajoute que « ces distorsions sont dues à un problème de productivité sans plus ». Abordant les autres maux de l’économie algérienne, il précise que l’Algérie souffre de problèmes de « régulation et de contrôle des prix et des circuits commerciaux » car on est toujours « dans une économie de transition ». Pour l’économiste, l’Algérie a réussi tout de même une prouesse dans la performance économique, en réalisant « une croissance de 3% au moment où nos partenaires, à l’image de la France, en sont à une croissance nulle ».

K. Daghefli

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