L’Ars Subtilior, l’art le plus subtil, est une école de musique née à la fin du Moyen-Âge, dont la principale caractéristique était son extrême raffinement et sa complexité rythmique et polyphonique (Wikipédia). On trouve un superbe témoignage de cet art complexe dans un manuscrit qui, comme son nom l’indique, est conservé dans la bibliothèque du Château de Chantilly (cote MS 0564).
Le manuscrit datant lui-même du XIVe siècle est un chef-d’œuvre d’illustration, reproduisant en des formes complexes l’aspect floral et travaillé des compositions d’auteur de l’époque comme Baude Cordier, Jacob Senleches ou Guillaume de Machaut, personnages dont on sait finalement peu de choses et dont l’existence même est sujette à caution. Le manuscrit tel qu’il nous est parvenu est dans son intégralité recopié d’après des originaux aujourd’hui disparus, et cela par un copiste certainement Italien ; le nombre de fautes dans le texte français indique que celui qui en est l’auteur ne comprenait pas ce qu’il écrivait. L’œuvre comprend en tout 99 chansons et 13 motets datant de la deuxième moitié du XIVe siècle. On trouvera un catalogue détaillé sur Wikipedia.
Baude Cordier - Partition de la chanson Belle, bonne, sage - MS 564 - Codex Chantilly
Il n’existe à ce jour aucun fac-simile du manuscrit original, ni non plus de copie numérisée, ce qui semble tout de même assez étonnant et qui doit certainement tenir à des raisons éditoriales ou d’intérêts financiers. Même la page Wikipedia Commons a été supprimée, ce qui en dit long.
On se contentera d’écouter des évocations de l’ars subtilior avec ces extraits.