D’après Le Parisien, le théâtre de la Main d’Or, propriété de Dieudonné dans le 11ème arrondissement de Paris, a été victime d’une fausse alerte à la bombe ce jeudi 02 janvier 2014. Alors qu’il a donné la recette du « comment faire arrêter un spectacle » dans la vidéo de ses vœux pour le nouvel an, Dieudonné est victime de ses propres recommandations.
Le trouble à l’ordre public, si vous l’entretenez, il y en aura partout. C’est facile d’arrêter un spectacle : des boules puantes, des coups de téléphone, … Dans tous les cinémas, il y aura des alertes à la bombe, dans tous les lieus publics, …
Cette fausse alerte à la bombe est-elle dommageable pour l’humoriste ? Pas certain car au monde de la manipulation, grâce à cette information médiatisée, il devient une victime et occupe – à nouveau – le haut des pages d’information. De plus, le fait intervient juste au moment où le politique prend la parole dans les médias :
Christiane Taubira qui, dans une carte blanche au Huffington Post, déplore les pitreries obscènes d’un antisémite multirécidiviste et Manuel Valls sont bien décidés à faire payer les condamnations de Dieudonné. En effet, le Huffington Post (toujours) a recensé les procès et les sanctions financières, souvent pour diffamation, injure et provocation à la haine raciale de l’artiste : (extrait de l’article)
- 21 juin 2000: Dieudonné est condamné à 2.000 francs d’amende (soit environ 376 euros en pouvoir d’achat actuel). Il avait traité Patrick Sébastien de « con » en 1999, lui reprochant d’avoir chanté « Casser du noir » en 1996 en imitant Jean-Marie Le Pen.
- 16 fév 2007: la Cour de cassation estime que Dieudonné s’est bien rendu coupable d’injure raciale en assimilant, dans une interview en 2003 au magazine Lyon Capitale, les juifs à « une secte » et à « une escroquerie ». Elle casse un arrêt de la cour d’appel de Paris qui avait jugé le contraire.
- 15 nov 2007: la cour d’appel de Paris le condamne à 5.000 euros d’amende pour des propos antisémites. Il comparait les « juifs » à des « négriers » dans un entretien au JDD en février 2004.
- 26 juin 2008: condamné à 7.000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah, et notamment l’expression « pornographie mémorielle », tenus lors d’une conférence de presse à Alger en février 2005.
- 31 déc 2010: condamné à 5.000 euros d’amende plus 10.000 euros de dommages et intérêts au profit de la Licra qu’il avait qualifiée « d’officine israélienne » et « d’associations mafieuses qui organisent la censure » et « nient tous les concepts du racisme à part celui qui concerne les juifs ».
- 17 mars 2011: la cour d’appel de Paris le condamne à 10.000 euros d’amende pour « injures » à caractère raciste pour des propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à l’historien révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif. Son pourvoi en cassation a été rejeté le 17 octobre 2012.
- 28 nov 2013: la cour d’appel de Paris le condamne à 28.000 euros d’amende pour diffamation, injure et provocation à la haine raciale pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet. Il avait notamment transformé la chanson d’Annie Cordy « Chaud Cacao » en « Shoah nanas ».
Le site Internet a fait les comptes : à l’heure actuelle, le montant de celles-ci s’élève à 65.290 euros dont plus de 37.000 en condamnations définitives. Malheureusement, l’humoriste n’a jamais payé un centime car il est insolvable.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, rappelle que l’organisation frauduleuse d’insolvabilité est punie par la loi et est passible de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.