« La Russie, on ne peut que croire en elle… »

Publié le 03 janvier 2014 par Edelit @TransacEDHEC

Cette formule date du 19ème siècle et est attribuée à Fiodor Tioutchev. Aujourd’hui, la rationalité semble avoir été mise en quarantaine dans ce vaste pays visiblement mû par d’autres dynamiques plus sombres. 

Le 30 décembre 2013, un nouvel attentat survenu à Volgograd, ville proche du Caucase russe instable, fait trembler ce géant aux pieds d’argile qu’est la Russie aujourd’hui ; et ceci à quelques jours d’intervalle d’un autre attentat dans la banlieue Moscovite. La Russie peine toujours à s’entendre avec ses voisins du Caucase et continue à considérer cette région comme un territoire où elle est le maître légitime. Celle-ci se rappelle toujours de la grandeur de l’URSS comme d’un rêve lointain auquel elle veut redonner vie. Or ces années sous le joug soviétique sont synonymes de cauchemar par le Caucase qui cherche à s’émanciper de la tutelle de son grand frère.

Une explosion dans un trolleybus a tué dix  personnes à Volgograd, en Russie, lundi 30 décembre

Ces attentats à répétitions nuisent à court terme non seulement à l’image de la Russie mais à long terme à l’économie russe. La sécurité des JO d’hiver organisés à Sotchi est de nouveau remise en question. Or la Russie compte rappeler au monde entier sa grandeur à travers cet événement.  L’Occident continue à voir la Russie comme un pays peu diplomatique, instable et donc non propice au commerce. L’économie Russe en pâtit depuis des années et si aujourd’hui ce pays n’est qu’un émergent c’est à son image qu’il doit cet aspect.

Pourtant ce pays regorge d’atouts : vaste espace aux climats variés, les matières premières, parmi lesquelles l’or noir y sont présentes en abondance. Mais la Russie n’a pas su jouer de ses atouts. Elle ne parvient pas à utiliser la force de travail de ses migrants qui viennent pour la plupart du Caucase. Ces derniers sont toujours traités comme des étrangers toute leur vie et les conditions d’accueil sont déplorables. Les occidentaux peinent à obtenir des visas de travail et même de tourisme. Vladimir Poutine quant à lui semble multiplier ses discours de bienvenu aux investisseurs étrangers et notamment occidentaux mais peu de mesures concrètes sont prises.

Tioutchev disait qu’on ne peut pas comprendre la Russie par la voie de la raison, une étrange alchimie mêlant politique, économie et société semble avoir un effet des plus atypiques dans cette région du globe. La Russie a un caractère particulier, on ne peut que croire en elle. Si l’âme slave a foi en son pays le reste du monde ne croit pas encore en la Russie. Il faudrait qu’elle commence à traiter ses voisins en égal si elle veut que le monde la traite de même.

A.M.