Les concertos pour clarinette et orchestre de Louis Sphor et de Carl Nielsen ainsi que la Rhapsody N°1 pour le même instrument et piano de Claude Debussy font partie d'un répertoire singulièrement délaissé par les clarinettistes depuis un bon nombre d'années.
Le jeune clarinettiste grec Dionysis Grammenos s'y est attelé en compagnie du Vienna Radio Symphony Orchestra, sos la Direction d'Ari Rasilainen (label naïve).
L'orchestre le suit vaillamment mais sans éclat, soucieux de laisser le soliste en premier plan. L'ensemble est très homogène, assez chantant, vraiment plaisant. Les phrasés allongés du clarinettiste, son beau sens du legato, témoignant d'une technique déjà assez aboutie. Je préfère à plus d'un titre son style, d'ailleurs plus proche d'un Pascal Moraguès que d'une Sabine Meyer, souvent louée par la critique et dont la propension à accentuer les graves généreuses de sa clarinette me dérange.
L'interprétation par Dionysis Grammenos du larghetto du concerto de Spohr est particulièrement inspirée et convaincante. La technique est irréprochable (ex : les modulations hispanisantes du "rondo al espagnol" du second mouvement).
Sur le concerto de Nielsen, le soliste souffre d'un orchestre qui manque un peu de pulsation, d'énergie. En outre, la part de mystère que doit contenir le dernier mouvement, notamment l'allegro non troppo, ne se révèle pas assez, faute d'un engagement réel de l'orchestre. Le bilan est un petit peu mitigé.
La rhapsodie N°1 pour clarinette et piano de Claude Debussy nous plonge bien dans un monde d'évanescence et de rêve, comme une peinture symboliste. La complicité avec la pianiste Karina Sposobina semble bien réelle.
Plus de détails sur le site de naïve.
Concerto N°4 pour clarinette en mi mineur de Louis Sphor - concerto opus 57 de Carl Nielsen - Rhapsody N°1 de Claude Debussy pour clarinette et piano. Dionysis Grammenos, clarinette - Vienna Radio Symphony Orchestra, sous la Direction d'Ari Rasilainen - Karina Sposobina, piano. Label : naïve.