Récompensé, il y a bientôt un an, au festival de Sundance par un Grand Prix du Jury, on peut dire que le film a bien taillé sa route depuis puisqu’il a reçu un accueil plutôt favorable un peu partout où il est passé cette année, notamment à Cannes ou à Deauville. Pour cette raison, j’étais donc relativement curieux de le découvrir. D’autant plus que Michael B. Jordan est un jeune acteur prometteur qui m’a fait bonne impression dans les différents rôles dans lesquels j’ai pu le voir jusqu’ici (Friday Night Lights, Chronicle).
Et de manière générale, je n’ai vraiment pas été déçu par le résultat. Le film est efficace et nous prend aux tripes dès les premières secondes grâce à l’utilisation intelligente des images réelles, qui ont été filmées par des témoins lors de l’incident du nouvel an 2009 à la station Fruitvale. Par ce procédé, le réalisateur nous plonge dans la peau du spectateur impuissant, un spectateur sachant pertinemment l’issue du drame mais incapable d’y changer quoi que soit. Du coup, une tension angoissante se développe au fur à mesure de l’histoire, et s’accentue au fil du temps pour finalement exploser dans une séquence qui ne manque pas d’intensité et d’émotion. Mais malgré la nature tragique du dénouement, le film est étonnamment positif dans son propos étant donné qu’il véhicule beaucoup de valeurs nobles : la famille et le partage notamment. De plus, la dynamique de rédemption qui anime Oscar incite inévitablement à un certain espoir. Un espoir qui contraste nettement avec l’issue dramatique que l’on connaît !
En conclusion, Fruitvale Station est donc un premier film prometteur qui s’impose surtout par l’authenticité des personnages qu’il décrit. A l’exception de quelques longueurs et de l’une ou l’autre ficelle émotionnelle, il évite la plupart des pièges qu’un sujet comme celui-là pouvait contenir. A titre personnel, il m’a néanmoins manqué un petit quelque chose pour être véritablement emporté.