Un programme LIFE pour réduire l’hybridation loup-chien en Italie

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

En Toscane (Italie), l’hybridation du loup sauvage avec le chien domestique est avérée et constitue une menace relativement récente pour la variabilité génétique du loup.

Bien que l’hybridation entre les loups et les chiens ait été enregistrée pendant des siècles, plusieurs facteurs aujourd’hui, dont la présence généralisée des chiens et le manque de contrôle des hybrides, représentent un danger croissant  pour le loup.
Le programme européen LIFE Ibriwolf, dont l’un des partenaires est le WWF Italie, a ainsi pour objectif de sauvegarder la population de loups en Italie en luttant contre la perte de la variabilité génétique de l’espèce. Le projet se veut une expérience démonstrative dans le sens que nulle part ailleurs en Europe, il n’y a d’action pour gérer les hybrides si ce n’est de tuer les chiens.
Le programme vise notamment  à identifier et capturer tous les hybrides de deux zones pilotes dans la province de Grosseto (Toscane), à y réduire la présence des chiens divagants en les capturant et en stérilisant les animaux sans propriétaire ou encore à sensibiliser le grand public aux problèmes causés par les hybrides au loup et à la faune sauvage en général.
Les deux zones concernées sont les parcs naturels régionaux de la Maremme et du mont Amiata. Ce sont dans ces secteurs que des cas d’hybridation ont été enregistrés ; d’autre part, l’élevage ovin et caprin est une activité importante dans la région sur laquelle les hybrides et les chiens errants peuvent avoir un impact négatif important.
Des analyses génétiques ont été réalisées sur 135 échantillons (fèces et dépouilles) appartenant à des grands canidés trouvés entre 2010 et 2013 dans la province de Grosseto et dans des secteurs limitrophes (provinces de Sienne et de Florence). Les résultats ont identifié :

  • 57 génotypes dont 17 à 20 montraient de l’hybridation ;
  • 29 à 32 génotypes correspondaient à des loups.
  • Seulement 7 chiens ont été identifiés mais ce chiffre n’est pas représentatif du nombre de chiens errants et divagants dans le secteur vu que les échantillons ont été collectés dans des zones éloignées des populations humaines.

Le pourcentage d’animaux présentant au moins une preuve génétique d’hybridation est donc importante. Même si l’hybridation récente ne peut pas être certifiée, ces résultats confirment les doutes initiaux qui ont conduit à la création du programme Ibriwolf.

Un plan pour la réduction des chiens errants

Le 22 novembre, dans le cadre du LIFE Ibriwolf, le plan provincial pour la réduction des chiens errants a été présenté. Il a été élaboré à l’issue d’une consultation d’un an entre tous les acteurs concernés (institutions, autorités sanitaires locales, chercheurs, agriculteurs, chasseurs et associations écologistes). Les mesures envisagées concernant les chiens errants vont de l’intensification des captures d’animaux à l’achat de lecteurs de puces en passant par la stérilisation dans les zones rurales, des campagnes d’inscription dans les registres canins, l’incitation  à l’adoption avec des soins vétérinaires gratuits et des campagnes de sensibilisation des propriétaires de chiens.
Le plan doit maintenant être adopté formellement par toutes les parties prenantes.
Traduction FERUS
Source Ibriwolf.it