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Interview du réalisateur Jonathan Degrelle pour la série Devil'Slayer

Publié le 03 janvier 2014 par Olivier Walmacq

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Souvenez-vous, il y a de cela plusieurs mois, le réalisateur, Jonathan Degrelle, avait accepté une interview pour nous présenter son court-métrage Orphyr. Voilà le cinéaste de retour sur Naveton Cinéma. Cette fois-ci, Jonathan Degrelle nous parle d'une nouvelle série, intitulée Devil'Slayer et diffusée sur la chaîne Nolife, un vendredi sur deux, à 19H40.

Naveton Cinéma: Bonjour Jonathan Degrelle, pour mémoire, je rappelle que Naveton Cinéma, le blog ciné le plus nul du net, a déjà réalisé une interview sur le court-métrage Orphyr et a même publié une chronique. Aujourd'hui, vous voulez nous présenter la web série Devil'slayer. Que pouvez-nous dire sur cette série ? Quel est le sujet principal ? Comment peut-on la visionner ?

Jonathan DegrelleBonjour à vous Olivier, et avant toute chose, bonjour à tous les lecteurs de Naveton Cinéma. Merci de m'accorder cette interview sur votre blog.Alors Devil'Slayer, qu'est ce que c'est ? 
DEVIL'SLAYER, est une shortcom (série de format court) disponible sur le web, sur sa chaine YOUTUBE officiel : http://www.youtube.com/user/DevilSlayerChannel
Mais aussi et surtout, la série est visible sur la chaine NOLIFE, un vendredi sur deux, à 19H40. DEVIL'SLAYER, qu'est ce que ça raconte ?  Tom a perdu sa copine dans un accident de voiture. Un jour où il déprime chez lui, le diable en personne vient lui proposer un deal : éliminer simplement et purement la concurrence (Dieu et ses amis). En échange de ce petit boulot,  Tom se verra récupérer sa copine. Tom doit donc devenir chasseur pour le diable, s'il veut récupérer sa bien-aimée. La série comprendra 15 épisodes en tout.  A l'heure de ma réponse, 7 sont déjà tournés, et 4 déjà diffusés et disponibles.
La série est une auto-production, mais toute l'équipe se démène à fond pour offrir du contenu de qualité, même sans aucun budget.

Naveton Cinéma: Etes-vous satisfait de l'audience des premiers épisodes diffusés ? Qu'attendez-vous de cette série ?

Jonathan DegrelleLes retours sur la série sont plutôt positifs pour le moment. Pour une première web-série, on est assez content du résultat. Je ne pense pas que l'on ait à en rougir. Certes, les vues YOUTUBE ne sont pas exorbitantes, on est très loin des vues de mastodontes des web-séries.  Mais c'est à nous de ne rien lâcher et de toujours faire de notre mieux pour essayer de fournir au spectateur une série de plus en plus qualitative. Se créer une "communauté web", ne se fait pas du jour au lendemain, il faut persévérer. Avec cette série, on essaye d’inventer un univers qui nous est propre, des personnages singuliers, auxquels les gens, je l'espère, s'attachent petit à petit. Le tout dans un format assez court : 3mn30 par épisode. 
Techniquement, on essaye de faire bien avec vraiment peu: le matériel se résume à une caméra, un zoom pour la prise son, et quelques éclairages. Nous sommes loin des conditions de tournage d'une "vraie série", mais c'est là que le challenge se montre intéressant. Soigner l’image et le son, et montrer que l'on peut faire quelque chose qui techniquement tient la route, même avec peu.

Naveton CinémaQuelles sont vos influences principales pour Devil'Slayer ? Visiblement, vous semblez à la fois passionné par le fantastique (on le savait avec Orphyr) et par le cinéma horrifique ?

Jonathan DegrelleLes influences pour DEVIL'SLAYER sont diverses et variées, mais elles puisent principalement leurs sources dans divers jeux vidéos et séries TV. On peut citer en vrac TOMB RAIDER, UNCHARTED, DOCTOR WHO, et bien évidemment KAAMELOTT ou encore les shortcoms diffusées justement sur NOLIFE qui ont été un déclic sur le fait que ce genre de séries étaient possibles. Le cinéma fantastique, horrifique et d'aventure a toujours été présent dans mon travail, tout simplement car je ne sais pas écrire une histoire "simple", contemporaine, sur la vie de tous les jours. Rien à y faire, ça m'ennuie. Vite des éléments fantastiques viennent se greffer à chaque scénario que je développe. Sans doute car c'est avec ce type de cinéma que j'ai grandi.

Naveton Cinéma: Finalement, qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans une shortcom (donc une série de format court) ? Votre principale influence reste le fantastique, mais seriez-vous tenté par d'autres genres ?

Jonathan DegrelleL'envie de faire cette shortcom vient surtout du fait que faire un court métrage pro  prend du temps. C'est énormément d'investissement (demandes de financement, logistique by Pricora 1.1"> by Pricora 1.1"> by Pricora 1.1"> by Pricora 1.1"> by Pricora 1.1"> lourde, réunion d'une équipe motivée et compétente...). Il y a donc une "petite frustration" car c'est peu de tournage pour beaucoup de préparation. J'ai donc proposé à l'équipe ce challenge: faisons une série sans aucun pognon !!! Et fous comme ils sont, ils m'ont dit oui.
C'est vraiment un plaisir d'avoir une équipe aussi motivée et avec qui je prends un véritable plaisir à travailler. Je ne les remercierai jamais assez (d'ailleurs j'ai arrêter de dire merci à tout le monde à tout bout de champ car beaucoup d'entre eux m'ont fait comprendre que ça les gonflait qu'on les remercie toute la journée ). De plus voir sur NOLIFE que ce genre de série (sans budget mais de qualité) était possible, était un véritable moteur. Concernant les genres de réalisation, des projets autres que le fantastique me tentent, mais il faut trouver le bon sujet, quelque chose d'assez fort.
J'aimerais réaliser un film d'action, où d'aventure à la Indiana Jones. Quand j'y réfléchis sérieusement, je me dis même que j'aimerais réaliser tous les types de films, dans tous les genres: de la comédie au drame, en passant par le film gore. Mais comme je le disait auparavant, il faut avant tout un bon sujet sur lequel s'appuyer. Et pour autre chose que le fantastique, le sujet n'est pas encore arrivé à moi. Bien que mon prochain court-métrage se verra plus basé sur l'action et l'émotion.
De plus pour celui-ci, avoir eu le casting avant d'écrire a été une véritable force. J'ai décidé d'écrire pour des acteurs pour qui j'avais une certaine admiration et avec qui je voulais absolument travailler. Et j'ai la chance que tous aient accepté ce projet. Concernant DEVIL'SLAYER, j'écris au fur et à mesure, honnêtement je ne sais pas encore comment va concrètement se terminer la saison, même si je sais la direction qu'elle prend et où je vais.

Naveton CinémaEtant donné que vous ne savez pas encore comment va se terminer Devil'Slayers, est-il possible que la série dépasse les 15 épisodes prévus ? Vous évoquez également le genre horrifique (enfin le gore), que pensez-vous du cinéma d'horreur français actuel ?

Jonathan DegrelleLa saison fera bel et bien 15 épisodes, dont je l'espère un spécial pour le 15 (j'aimerais faire un épisode de 10mn format cinéma, ou on "upgraderait" considérablement le "level" de la série). Pourquoi 15 épisodes ? C'est simplement une limite que je me suis fixé. Je ne me voyais pas dire à l'équipe: "Les mecs on se lance dans une série bénévole, avec zéro budget, mais je ne sais pas quand on arrêtera". Là au moins, les choses sont claires, on sait où l'on va. 
Ensuite si la série trouve son public et qu'elle intéresse un producteur en fin de saison 01, nous penserons peut être à une saison 02, mais pour le moment rien n'est prévu. On essaye à notre échelle de communiquer sur la série, via sa page facebook, où encore la chaine youtube. Si grâce à cela, le public se montre présent et que l'on sent une véritable demande de saison deux, on aura un argument de poids pour la recherche d'une production et je pense que les "choses sérieuses" pourront commencer. Le cinéma d'horreur actuel, en France, se fait bien trop rare ... Où quand il est là, il est trop timide. Les producteurs préfèrent sans doute miser sur la comédie ou le drame social.
Heureusement en court métrage, j'ai vu des films d'horreurs au top: INNOCENCE de Jean-Christophe Savelli, a été une petit claque en court métrage pour moi. Du fait, j'ai proposé à Jean Christophe que l'on bosse ensemble sur mon futur court métrage. Il a accepté, j'étais comme un gosse. ESTOMAGO était un court métrage là aussi incroyable, avec un acteur au top. Le cinéma d'horreur est bel et bien présent dans le milieu du court. Dans le long, les Direct to DVD nous offre notre dose d’hémoglobine, mais j’aimerais que des réals aient la même chance que Xavier GENS et puissent sortir eux aussi leur FRONTIÈRES en salle. Il y a un public qui attend ce genre de film.... dont je fais partie.

Naveton CinémaVous évoquez un cinéma d'horreur trop timide en France. Quel est le film gore ou trash qui vous a le plus marqué et/ou traumatisé ? Par exemple, si vous l'avez vu, que pensez-vous de Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini (bon, ce n'est pas vraiment un film d'horreur dans le pur sens du terme...) ? Connaissez-vous des films tels que Philosophy of a knife d'Andreï Iskanov ou encore certains films d'Arrabal, comme par exemple Viva la Muerte et J'irai comme un cheval fou ? Que pensez-vous de ce genre de films ? Seriez-vous prêt à réaliser ce genre de film, donc une oeuvre horrifique voire expérimentale interdite aux moins de 18 ans ?

Jonathan DegrelleJe dois faire preuve de mon inculture car je ne connais aucun des films dont vous me parlez ici même si je connais le travail de Pasolini ou d'Arrabal (pour les avoir un peu étudiés à l'université à l'époque). Mais je suis très loin d'être un esthète de ce cinéma, je n'en suis qu'un simple spectateur occasionnel. Quand on me parle de tel où tel film, je le visionne et me fais ma propre opinion, tout simplement. Mais étant resté un grand enfant, les films interdits aux moins de 18 ans me choquent encore à mon âge (29 ans) donc je me vois mal en faire moi même.
Ce n'est simplement pas ma culture et mon envie première de cinéma. Je suis un réalisateur nourri aux films de studios américains des années 80, aux jeux vidéos, et au docteur pepper. Donc autant vous dire qu'on est loin de Pasolini. Mais il s'agit de mon monde, celui dans lequel j'évolue et j'aime évoluer. Je m'y retrouve et m'identifie aux personnages rencontrés.

Naveton Cinéma: Et la question qui ne sert à rien (donc la question stupide): En acceptant de donner un interview à Naveton Cinéma qui, je le rappelle, est le blog ciné le plus nul du net, ne craignez-vous pas que cela puisse nuire à la promotion de Devil'Slayer, voire même à votre carrière de réalisateur ?

Jonathan DegrelleHa ha ! Non, je ne crains rien du tout, je vois dans ce nom un second degré permanent. On peut ne pas se prendre au sérieux mais on parler tout de même sérieusement des choses que l'on aime (j'en suis la preuve vivante). Je vois cette interview comme une chance (les espaces où l’on peut parler de ses projets se font tellement rares).
D'ailleurs comme il s'agit de la dernière question, j'en profite pour vous remercier au passage pour cette espace accordé à DEVIL'SLAYER. Et quant à ma carrière (si on peut parler de carrière à mon échelle... ) je la laisse suivre son cour et on verra bien on elle me mènera. Dans tout les cas, un grand merci pour cette interview, et j'invite vos lecteurs à suivre DEVIL'SLAYER sur NOLIFE, YOUTUBE et FACEBOOK, pour se faire leur propre opinion et pourquoi pas accompagner cette jeune série faite avec passion et débrouillardise.

Les épisodes déjà diffusés sont tous entièrement disponibles sur la chaine officielle youtube de la série :http://www.youtube.com/user/DevilSlayerChannel
Vous pouvez aussi trouver divers informations sur DEVIL'SLAYER sur la page facebook officielle du programme :https://www.facebook.com/devilslayerofficiel 


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