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J'aime beaucoup Jean D'Ormesson en tant que personnage public mais je n'ai pas lu d'œuvres intégrales avant ce roman philosophico-autobiographique.
Il avait été invité chez François Busnel en octobre dernier dans La Grande Librairie et le résumé qui en avait été fait m'avait intrigué. Le titre -référence au plus grand poète de tous les temps: Aragon- m'a véritablement incité à acquérir ce livre.
Ce n'est pas véritablement un roman. C'est l'histoire d'un homme âgé qui écrit sur le temps qui passe, le temps qui lui reste. C'est aussi l'écriture d'une aventure et l'aventure d'une écriture. Je crois qu'il le dit dans son œuvre... Cette phrase, il la tient de Louis Aragon dont il s'est beaucoup inspiré pour écrire cette pseudo-autobiographie. Hélas, D'Ormesson n'est pas Aragon. On a l'impression d'assister au bavardage incessant et quelque peu inutile d'un vieillard gâteux. Il se répète beaucoup. Il s'embourbe, il fait du sur-place: pas étonnant qu'il clame haut et fort "un jour je m'en irai sans en avoir tout dit". J'ai adoré les moments où sa femme se penche sur son épaule pour lui reprocher d'écrire encore et toujours la même chose. Il n'a rien effacé du gênant: je l'ai trouvé très transparent et par conséquent son honnêteté est honorable.Les premiers chapitres sur le passage inexorable du temps sont limpides, philosophiques... Ensuite, ce n'est que rabâchage. Je me suis beaucoup ennuyée et j'ai trouvé ce livre angoissant. Quelqu'un qui a un rapport sain avec la mort peut aimer ce livre. Quand on a un rapport assez complexe et délicat avec cette dernière, le livre peut vite devenir anxiogène. J'ai admiré la sérénité et la lucidité de l'auteur. Elle n'a pas eu, hélas, de jolies retombées sur ma personnalité angoissée et mon esprit "névrosé". J'ai cru que cet essai aurait pu m'apaiser, prendre du recul par rapport à ma... (haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! noooooooooooooooooon! Au secouuuuuuuuuuuuuououuououououurs!), visiblement il y a encore du travail.
En conclusion: pas très convaincue par ce livre même si j'aime beaucoup la personnalité de son auteur.
Jean D'Ormesson a sûrement écrit des livres plus positifs, moins ancrés dans le réel... A étudier.
En matière de film: Le temps qui reste de François Ozon est une pure merveille avec le splendide et talentueux MELVIL POUPAUD. Traumatisée à vie par ce film. Boule au ventre dès que je vois cet acteur, dès que j'entends la musique. Rien qu'écrire le titre... Cela me donne des frissons.
Phrase culte de ce film qui est devenue mon leitmotiv:
"Même si les chances sont faibles, elles ne sont pas nulles. Et s'il n'y en avait qu'une, il faudrait la saisir"