Il a été difficile de faire un choix parmi tous les jeux de cette génération. Chaque machine a développé sa personnalité, et son public, au fur et à mesure que les années et les hits se succédaient. Cette génération m'a enchanté par les prises de risques de certains, éditeurs comme développeurs auront osé, les joueurs n'auront pas toujours suivi malheureusement. PlatinumGames a tenu toutes ses promesses à mes yeux, que ce soit avec son Beat Them All survolté Bayonetta, son TPS boosté Vanquish, sans oublier les perles que sont Madworld et Infinite Space. The Wonderful 101 a même le mérité de nous rappeler que ce studio de stars n'est pas décidé à raccrocher et compte bien sévir sur les nouvelles machines. Il me semble important aussi de féliciter From Software, Sony, Atlus et surtout Namco Bandai pour Demon's Souls et Dark Souls. Le développeur pour avoir osé ressortir un genre que beaucoup pensaient désuet, les jeux à la difficulté très élevée qui demandent de mourir pour aprendre et progresser. Les éditeurs pour avoir soutenu ces jeux envers et contre tout. Namco Bandai emmenant le titre dans tous les salons ayant un minimum d'importance tout en lui offrant un stand digne de ce nom plutôt que quelques bornes dans un coin. Dark Souls sera à mes yeux l'un des jeux de la génération, un de ceux qui a osé et qui n'a besoin que de son gameplay pour être aimé. Avant de citer le lauréat, je me permets de parler de ceux qui m'ont accompagné tout au long de ces dernières années, Bioshock et son ambiance à tomber, Quantic Dream dont le talent n'a d'égal que l'ego de David Cage, Naughty Dogs pour l'ensemble de son oeuvre et Michel Ancel pour avoir remis au goût du jour Rayman. Cette génération aura été pour moi celle des émotions et l'heure du bilan n'a fait que le confirmer.
Jeu de la gen : Nier
Cela ne surprendra personne me connaissant un minimum, Nier est le jeu de la génération à mes yeux. Il faut dire que je ne manque pas de le hurler sur tous les toits, d’essayer de le placer dans chaque conversation et d’afficher de grands yeux larmoyants à chaque évocation de ce titre. Nier n’est pas beau, il n’est pas hyper original mais il vous prend aux tripes pour ne plus jamais vous lâcher. Même sans y voir rejoué depuis plus d’un an, je me souviens d’énormément de détails, de répliques, de la joie que j’ai eue à parcourir ces contrées de fin du monde accompagné d’une jeune fille grossière en lingerie et d’un livre aussi sarcastique que bien doublé.
Je me souviens surtout de toutes les émotions par lesquelles je suis passé en dévorant la moindre seconde de ce titre, les larmes devant certaines cinématiques, surtout après avoir terminé le jeu une première fois. Nul autre que Nier ne m’a marqué aussi profondément. Le CD de la bande son est toujours à portée que ce soit pour écouter chez moi ou en balade, tant de souvenirs et d’émotions resurgissent à chaque écoute. Outre le fait que je la considère comme la meilleure ost de tous les temps, elle colle tout simplement parfaitement à la mélancolie que propage Nier. Sous son apparence de simple A-RPG, c’est une pépite rendant hommage à tous les genres, du survival horror au shoot’em up en passant par les romans interactifs, le tout accompagné d’une histoire à faire fondre en larme n’importe qui. On a beaucoup parlé d’émotions sur cette génération, et je pense que la plupart d’entre nous ont eu la chance d’en vivre énormément mais rien ne m’a fait rire et pleurer avec autant d’intensité que Nier. Plus que le jeu de la génération, il fait partie des jeux de ma vie.
Jeu de l'année : Bioshock Infinite
Bioshock aurait pu être mon jeu de la génération, il est normal de lui rendre hommage en plaçant Bioshock Infinite en jeu de l’année. Il ne s’agit pas que d’un hommage, ce serait réducteur vis à vis d’un grand jeu, Infinite mérite largement sa place de jeu de l’année simplement par ses qualités. Un très bon jeu d’action, une ambiance merveilleuse, des personnages excellents et surtout un scénario divin. Mon plaisir a été grand après avoir vu le générique apparaître, tout comme ma nuit a été courte devant les questions qui ont germé dans ma tête. J’ai encore plus apprécié le jeu durant de longues soirées de discussions avec Néluge, à échanger nos impressions sur ce que nous avions compris, vu et au final la façon dont nous avions vécu ce scénario. Il est difficile de trouver quelque chose à reprocher à ce Bioshock Infinite tant tout est un délice pour les yeux, les oreilles et l’imagination. Bourré de clins d’œil plus ou moins discrets à ses prédécesseurs, cet épisode réussit la performance de se détacher de ses ancêtres tout en rentrant parfaitement dans leur costume. Avec la disparition non officielle de l’épisode Vita, on se consolera en recommençant encore et encore notre voyage vers Columbia.
Coup de cœur : Dragon’s Crown
Telle une madeleine de Proust qu’un certain rédacteur de ce site aime à citer, Dragon’s Crown m’a renvoyé des années en arrière, à l’époque où je jouais à Golden Axe ou Double Dragon, seul ou avec des amis. Le Beat Them All 2D a toujours été mon péché mignon, certes j’aime ses petits frères en 3D, surtout lorsqu’ils proviennent du Japon, mais le BTA 2D me renvoie vers un temps où je découvrais le jeu vidéo et où faire un saut dans Double Dragon était aussi rageant que de perdre le duel final face à son frère.
Amateur de beaux jeux, encore plus lorsqu’ils apportent une touche d’originalité, je me suis toujours délecté des titres de Vanillaware. Alors savoir qu’ils s’attaquaient à un genre que j’affectionne particulièrement me réchauffait le cœur et les doigts d’avance. Ce fut une invasion de bonheur lorsque je découvris Dragon’s Crown qui représente tout ce que j’adore dans les Beat Them All. Des personnages variés, des dinosaures à monter, du gros cafouillage où l’on ne comprend pas grand chose, des monstres et surtout, pouvoir jouer à plusieurs. Mieux encore, la possibilité d’enchaîner les niveaux au hasard avec des inconnus en ligne m’a littéralement comblé tant cela reprend l’essence même du genre. Pas de fioriture, on avance juste pour faire encore et encore le même niveau jusqu’à pouvoir massacrer tout le monde en connaissant chaque apparition de monstre. Un pur délice qui me comble encore plus qu’un gâteau sortant du four.
Game Over : Gears of War : Judgment
Plus que le jeu en lui même, qui est sympathique mais loin d'être exceptionnel, Gears of War : Judgment représente l’exploitation à outrance des séries qu’on a pu voir sur cette génération. Alors que la saga bénéficiait d’une trilogie de grande classe, voici que débarque un épisode préquelle qui n’apporte absolument rien et a surtout une intensité très, très inférieure à l’histoire principale. Bref, un épisode bouche-trou pour apporter un jeu à une console dans un moment où elle en avait besoin. Si ce Gears of War : Judgment a le “mérite” d’arriver en fin de vie de la console, certains ont abusé de ce système pour mettre leurs consoles en avant. Je pense notamment à Mario qui a complétement monopolisé le combo DS-3DS-Wii avec quasiment une sortie tous les six mois durant une période. Bien que les épisodes restent dans l’ensemble bons, voir très bons, on a jute envie d’avoir autre chose et surtout certains jeux mériteraient d’être reconnus un peu plus à leur juste valeur et d'être mis en avant (coucou The Wonderful 101). Il y a largement assez de jeux intéressants pour ne pas faire de titres bouche-trou ou vouloir absolument s’acharner à toujours vendre la même licence. Vous l’aurez compris, vive la diversité, non au recyclage intensif.
Pad baveux : The Last Guardian
Comme le disait un célèbre agent du FBI : “I WANT TO BELIEVE”. Il sortira un jour, je veux le croire car je l’attends de pied ferme. Ueda n’est peut être plus un employé de Sony mais il continue à travailler sur ce projet dont on ne sait même plus sur quelle console il paraitra. La compilation réunissant Ico et Shadow of the Colossus est toujours aussi exceptionnelle et on ne peut être qu'impatient de savoir ce que va nous proposer la Team Ico après avoir de nouveau goûté à ces délices venus d’ailleurs.
Si je ne doute pas que la qualité sera au rendez-vous, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour avoir un jeu qui sera à la hauteur de ses glorieux aînés, et dans ce cas, une fois la manette en main, l’attente n’aura plus aucune importance tant le voyage sera merveilleux.