L’utilisation de la vitamine E chez les patients présentant une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer permet de ralentir, l’équivalent de 6 mois environ, le déclin fonctionnel, conclut cette étude du Minneapolis VA Health Care System (Minnesota) qui a comparé l’efficacité de la vitamine E et de la mémantine, un traitement courant dans la prise en charge de l’Alzheimer. Ses conclusions, présentées dans l’édition du 1er janvier du Jama, ouvrent une voie de traitement peu coûteuse et permettant de diminuer l’intervention du soignant, à ces stades de la maladie.
Rappelons que la vitamine E nécessaire à l’organisme peut être apportée par une alimentation équilibrée, sans avoir besoin de recourir à des suppléments de vitamine E. La quantité de vitamine E requise est de 4 mg par jour pour les hommes et 3mg pour les femmes. Mais l’étude suggère que chez des patients atteints d’une forme légère ou modérée de la maladie d’Alzheimer, une dose quotidienne de 2.000 UI de vitamine E peut être efficace pour ralentir le déclin fonctionnel et, en cela, réduire aussi le temps soignant.
Les chercheurs de Minneapolis ont étudié précisément les effets de l’Alpha-tocophérol, une forme de vitamine E liposoluble et antioxydante, chez des patients atteints de formes modérément sévères de la maladie d’Alzheimer, ou de déficience cognitive légère. Ils ont comparé l’efficacité et la sécurité de la vitamine E, de la mémantine, et de la combinaison des deux, chez 613 patients, répartis en 3 groupes de traitement et suivis durant un peu plus de 2 ans.
Chez les patients atteints de MA modérément sévère,
· la vitamine E s’avère efficace dans le ralentissement de la progression clinique de la maladie, avec un taux annuel de déclin réduit de 19% selon les échelles d’évaluation,
· cet effet représente un « gain » ou un retard de 6,2 mois dans la progression du déclin,
· ce gain se traduit par un gain de temps soignant estimé à 2 heures par jour.
· En revanche, ni la mémantine ni la combinaison vitamine E + mémantine ne montrent un bénéfice clinique.
L’étude confirme également l’absence d’effets indésirables, à ces doses, du traitement par vitamine E, avec une absence d’augmentation de la mortalité toutes causes confondues : Le taux de décès annuel avec la vitamine E atteint en effet 7,3% vs 9,4% dans les autres groupes de traitement.
Alors que le déclin fonctionnel participe pleinement à la dégradation de la qualité de vie des patients et directement aux coûts sociaux et économiques de la maladie, prenant en compte le fait que la vitamine E est un traitement peu coûteux, ces premiers résultats ouvrent une piste importante, à valider par de plus larges études. Selon les chercheurs, leur étude étant la première à montrer un avantage supplémentaire de la vitamine E dan la prise en charge de l’Alzheimer, « elle devrait être offerte aux patients atteints de ces formes de la maladie, d’intensité légère à modérée ».
Source: JAMA December 31 2013 doi:10.l001/jama.2013.282834 Use of Vitamin E By Patients With Mild to Moderate Alzheimer Disease Slows Functional Decline (Visuel Fotolia)
Lire aussi:VITAMINE E: Attention, elle pourrait accélérer la perte osseuse –
Accéderaux dernières actualités sur les Vitamines
Accéderau Dossier Vitamines et minéraux pour le patient âgé. Pour y accéder vous devez être inscrit et vous identifier