J'ai le parti pris, en politique, de toujours aller lire ce que proposent les uns et les autres afin de me faire une idée de ce qu'ils feraient s'ils étaient élus. J'ai donc jeté un oeil au Pacte pour Paris de Charles Beigdeber, puisqu'il tente de fédérer les dissidences de droite.
Il y a une chose qui me frappe dans cette municipale parisienne, c'est qu'à la lecture des programmes, quels qu'il soient, il n'y a jamais de chiffrage, tout du moins, de chiffrages de dépenses.
Beaucoup de voeux, d'intentions qui se ressemblent, mais le concret, comment on fait, ça, nada. Le projet de Beigdeber ne déroge pas à la règle.
Par exemple, le pacte évoque le projet de creuser des parkings un peu partout dans Paris : je suis désolé, mais notre capitale est déjà un gros gruyère qui menace de s'effondrer. A moins de se diriger vers le noyau terrestre en descendant toujours plus bas, j'ai du mal à imaginer qu'il y ait beaucoup de marges de manoeuvre. Alors évidemment, quand il est question en plus de créer une gigantesque autoroute souterraine qui traverserait Paris, je demande à voir le coût et la faisabilité de la chose même si l'idée paraît astucieuse.
Cette autoroute aurait vocation, je suppose à permettre à tous les véhicules qui traversent la capitale ou s'y rendent de ne pas passer en surface. J'imagine déjà les bouchons aux sorties d'une telle voie. En parallèle, Beigdeber veut imposer un péage à l'entrée de Paris. C'est une véritable déclaration de guerre à la banlieue. Où construira-t-il les parkings gratuits qu'il propose à la périphérie ?
De manière générale, sur tous les projets de réhabilitation de friches, de couverture de voies, de creusement de parkings et cetera, qui figurent dans tous les programmes des candidats, j'aimerais bien avoir l'avis d'urbanistes, d'architectes et de techniciens et ingénieurs du bâtiment histoire de déterminer ce que l'on peut faire ou non. Et à cela, il faudrait ajouter des économistes, des experts et des banquiers capables de chiffrer le coût de l'opération.
Il y a sinon des choses qui me conviennent dans ce projet : toute la partie sécurité, par exemple, qui me paraît juste et qui ne verse ni dans la langue de bois ni dans le politiquement correct.
- - lutter efficacement contre l’insécurité
- Sanctionner systématiquement toute incivilité
- Convoquer les parents aux commissariats lorsque les « incivilités » ont été commises par des mineurs
- Imputer les amendes pour contraventions liées à ces « incivilités » sur allocations perçues par des familles concernées
- Rétablir les « inspecteurs de cour » et renforcer le gardiennage dans les ensembles sociaux
- Expulser les familles à problèmes pour troubles de jouissance en cas de non-respect systématique du règlement intérieur des ensembles sociaux
- Accélérer le déploiement de caméras de vidéo-surveillance
Ce qui est dit en culture et savoirs me paraît juste aussi, mais je rappelle que l'ouverture sur des horaires plus étendus a un coût : qui l'assumera ? Surtout quand il s'agit de musées nationaux. Et quitte à ouvrir les équipements de la ville, j'aimerais bien qu'on en fasse autant des équipements sportifs dont une large part demeurent inaccessibles. Par exemple, toutes les piscines et les stades fermés de Paris devraient pouvoir ouvrir jusqu'à minuit (en payant bien sûr en heures abondées ceux qui en assureraient la surveillance). Cela permettrait à ceux qui rentrent tard d'en profiter, sachant qu'en journée, les scolaires en utilisent déjà largement les possibilités d'occupation.
Plus généralement pour la culture, au fond, ce ne devrait pas être à la ville de créer l’événement : ceci devrait rester du ressort des associations et du mécénat, mais, en contrepartie, la ville devrait avoir vocation à leur en faciliter l'organisation.
Sur la partie transport, comme je l'ai dit, j'ai un doute sur la faisabilité des travaux envisagés, mais il y a une mesure que je salue : en permettant les 3/8 pour les travaux de voirie, on éviterait certains encombrements ou du moins, on les limiterait dans le temps.