Ces douze derniers mois sont sortis des centaines et des centaines de disques différents, dont on a pris le temps d'écouter qu'une partie. Exercice traditionnel de la fin d'année, voici le classement des 50 albums qui m'ont le plus accompagné tout 2013 (pas des meilleurs donc). Une nouvelle fois résolument pop et laissant sur le bord de la route quelques beaux poids lourds.
Bonne écoute,
KidB
MGMT
Il y a trois ans le deuxième album de MGMT, Congratulations, finissait dans notre Top 5 des albums de l'année. Il est peu dire que ce nouvel essai ne nous a pas autant séduit. L'ensemble comporte toutefois son lot de pop songs étrangement accrocheuses à commencer par "Alien Days" en ouverture ou l'imparable "Mystery Disease". Si on ne peut que se réjouir que les Américains s'entêtent à suivre des chemins de traverse, loin des tubes d'Oracular Spectacular, dommage dans le détail que tout ne soit pas de ce niveau d'inspiration-là. Au moins ces deux-là ne manquent pas d'humour.
47. Esben and the Witch -
Wash The Sins Not Only The Face
"Are you the answer or are you an echo ?" Cette simple question lancinante nous a hanté pendant des semaines, le morceau "The Fall of Glorieta Mountain" suffisant à imposer Esben and the Witch dans mon Top 50 de l'année. Derrière cette ballade obsédante, le vivant contraste entre des tons très doux et une tension sourde, presque rentrée. Le trio anglais manie à la perfection une pop rêveuse aux étranges accents fantomatiques. Quelque part entre la densité de Warpaint et la sensualité de Beach House.
48. Poni Hoax -
A State of War
Après le succès de leur titre "Antibodies", A State of War devait donc être l'album de la reconnaissance publique pour les Français de Poni Hoax. Aurait pu être dirons-nous tant les compositions de ce troisième disque font preuve d'un groove joliment maîtrisé. Une qualité qui fait défaut à bien d'autres albums rock. On a ainsi beaucoup mentionné une forme d'apparenté avec la musique des Doors. Et il est vrai que la voix de Nicolas Ker dégage une sensualité charismatique qui laisse difficilement insensible. La deuxième partie du disque peine malheureusement à décoller après une entame presque parfaite. Dans tous les cas, il faudra compter avec ces Poni-là.
49. Jeremy Jay -
Abandoned Apartments
Au meilleur de sa forme, le Jeremy Jay d'Abandoned Apartments prend des airs de Chromatics, la bande à Johnny Jewel. Ce qui venant de nous est plus qu'un sacré compliment. On retrouve chez l'Américain ce même goût pour le minimalisme des compositions pop, les instrumentaux cinématographiques et un chant qui souffle en permanence le chaud (timbre de crooner) et le froid (phrasé distant). Synthétique sans sonner rétro, ce nouveau disque séduit son atmosphère sombre et vénéneuse. Dans la lignée de Slow Dance, sans doute son meilleur disque à ce jour.
50. Girls in Hawaii -
Everest
En mai 2010, Girls in Hawaii perdait son batteur dans un accident de voiture. Trois années plus tard, le groupe belge remonte brillamment la pente avec un troisième album de pop synthétique explicitement hanté par le manque ("Misses") et la mort ("We are the living", "Not Dead"). Il y a du remous dans cette collection de onze titres habités et fougueux. Comme impatients d'arpenter de grands espaces. Il y a aussi beaucoup de mélancolie. C'est encore dans cet entre-deux fragile que ces brillants héritiers de Grandaddy sont les plus forts. A ce titre, les deux-trois morceaux les plus réussis de cet Everest sont tout simplement beaux à pleurer.
50 (bis). Stromae -
Racine carrée Doublé belge pour clore ce classement. Succès mérité de cette année 2013, Racine Carrée confirme l'intelligence d'un jeune chanteur de 28 ans à la plume bien acérée. Les textes de ce second album tapent de nouveau où ça fait mal (pères absents, maris volages, racisme...) sur des ritournelles toujours aussi accrocheuses et aux sonorités plus variées. Le résultat d'une histoire familiale complexe et d'un regard bienveillant mais tranchant sur ses contemporains. Soit une certaine idée d'une pop grand public mais de qualité. On adhère.