ELECTRO-POP - Ils se sont faits connaître par leurs shows très visuels et théâtraux à travers l'Europe et notamment leur passage à Paléo l'été passé.
Ceux qui écoutent la radio n'ont pas pu passer à côté du single et premier titre de l'album "Walking with a Ghost". Un petit bijou original et qui ne laisse pas indifférent. La fragilité du chant accompagné de piano sur un tango au début du morceau est touchante, une trompette s'ajoute et amène un rap engagé où le rythme s'affirme. L'orchestration s'étoffe par des cuivres qui dramatisent l'ensemble, l'auditeur est emmené dans le monde de Kadebostany en fanfare. Nettement plus électro, "Invisible Man" sonne très 80' mais ne paraît pas ringard du tout ! Progressif, le morceau termine sur un refrain entêtant encore renforcé par l'orchestre national kadebostanien.
La voix fragile et aérienne d'Amina nous tient tout au long de "Castle in the Snow". Son timbre est particulier mais tellement présent. L'orchestration à la fin est dense est prenante. "Jolan", le second single, débute avec de l'électro et du piano, mélange surprenant par quelques sons très « dessin animé 80' »… Kadebostany est un groupe qui se veut anticonformiste et le montre ! Pourtant ça fonctionne, car sous une certaine légèreté se cache finalement beaucoup de mélancolie par le ton du chant, les textes et certains accords. Le cinquième titre, "Bugs & Flowers", en est un bon exemple. Les cuivres de fanfare qui sont d'ordinaire plutôt perçus comme des instruments percutants et toniques, se font là doux et dramatiques. "Hey" est un titre qui doit bien fonctionner en live pour chauffer le public mais n'est pas très intéressant à l'écoute de cet album…
Un peu plus tonique, "Teddy Bear" possède une instrumentation sobre, quoique fournie ; les parties alternées de rap et chant nous font changer de monde dans une même chanson. Le groupe est un vrai voyage à lui tout seul, comme nous y invite "K-Airline" à la rythmique festive. L'entrée très en fanfare de "The Eagle" amène un rap groovy entrecoupé de parties cuivre et refrains chantés… Le mélange peut surprendre mais au final, une fois que l'on est entré dans l'univers kadebostanien, il est naturel et juste efficace !
Pour prendre congé de nous, POP COLLECTION se termine par un titre mélancolique et prenant avec de la guitare sèche au accents du sud, une clarinette et quelques trompettes discrètes qui accompagne la voix triste d'Amina disant "Goodbye" a quelqu'un qu'elle ne peut plus porter sur ses épaules… Les textes en anglais sont très compréhensibles et aux sujets « humains ». Il y a beaucoup de sensibilité féminine dans cet album qui s'équilibre bien avec l'orchestration improbable mais néanmoins subtile de la fanfare et des sons électro !
Ici se trouve forcément une chanson qui va vous accrocher, même si vous n'êtes pas du tout intéressé par le genre hip-hop ou les cuivres. Ce n'était pas gagné d'avance mais je me suis laissée emporter car Kadebostany c'est avant tout un partage et un voyage. Alors au moins, juste pour la performance et l'originalité, il vaut la peine d'y prêter une oreille attentive ou encore mieux, de profiter de leur tournée européenne pour les découvrir directement en live !