Shadows est ainsi un album que l'on aurait tort de réduire à la même expression que Cabinet of Curiosities de Jacco Gardner. Si il s'en rapproche en terme d'harmonie sonore, il s'en écarte aussi par le biais d'une expression esthétique plus obscure et brouillardeuse. Ne serait-ce qu'à entendre la voix du californien, hybride et déformée par moment à la manière de Kevin Parker de Tame Impala, elle participe à l'étrangeté onirique qui ressort du disque. Et ce, bien que certaines pistes ne résistent pas à la tentation de se baigner dans une chaleur que les Beach Boys n'auraient pas non plus reniée.D'autre part c'est la cohérence artistique présente en ce disque qui frappe l'esprit. De la première à la dernière minute, Matson ne dévie pas de son cahiers des charges, et l'on peut ressentir sa volonté d'avoir voulu fabriquer un objet musical aux codes esthético-culturels aisément digérés. Il en ressort une peinture sonore des années 60 bien loin d'être effritée.En Bref : une pop psychédélique orchestrée tout en voltige et sublimée par une texture sonore au vernis éclatant, d’où s’échappent des parfums aux effluves capiteuses.
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