Pas de bol pour ce pauvre pêcheur de Fjällbacka qui au lieu de ramener de bons poissons (ou des homards, je ne sais plus) découvre une petite fille noyée… Le mystère s’épaissit quand la police découvre que la pauvre enfant ne s’est pas noyée accidentellement, puisque c’est de l’eau savonneuse qu’on trouve dans ses poumons… (et jusqu’à présent, sauf en cas d’extrême pollution, la mer n’est pas savonneuse ! J’ai raté ma vocation d’inspecteur de police, croyez-moi !).
Dans ce nouvel opus de la série, j’ai beaucoup aimé tout ce qui concerne l’intrigue, les relations familiales, les noirceurs, hypocrisies et querelles, ainsi que les relations de voisinage, qui laissent pantois. Une fois de plus, la petite ville balnéaire calme cache des horreurs, et dont les origines remontent jusqu’aux années 20 (rappelez-vous que dans Le prédicateur, on remontait également le cours du passé).
Pendant que Hedström enquête sur cette affaire un peu sordide – celles mettant en cause des enfants le sont toutes – notre pauvre chérie Erica se débat avec son bébé nouveau-né. Pôvre Erica… Ok, un nouveau-né est fatigant, car ces petites choses ont le don de roupiller la journée et de hurler la nuit, et qui plus est de nous réveiller dès qu’on commence à peine à se rendormir. Ils sont minuscules, mais bouffent tout notre temps et nous sommes sans cesse à l’écoute de leurs fonctions vitales : manger, pleurer, déféquer, tout en essayant de les comprendre. Toutes celles et ceux qui ont eu des enfants l’ont vécu, on est crevé, mais en même temps on nage sur un petit nuage de bonheur, malgré les nuits écourtées, les cernes et la légère angoisse latente de ne pas bien faire quand c’est un premier. Erica, elle, est, comment dire : totalement empotée, désemparée, déprimée et a une attitude négative que je n’ai jamais rencontrée auprès de jeunes mères, même souffrant de baby blues. Elle se laisse complètement aller, ne tient plus sa maison, s’occupe du bébé comme si c’était une punition, ne s’est bien sûr pas remise à travailler, ne fait plus la vaisselle, ne nettoie plus sa maison, se laisse même aller physiquement en devenant grosse et molle et sale, bref, ce bébé semble être une catastrophe dans sa vie… Si l’allaitement se passe mal, qu’elle arrête bon sang de bois ! Et surtout qu’elle cesse de geindre tout le temps ! Si j’étais son mec, je lui flanquerais un bon coup de pied au derche pour la faire bouger un peu ! Elle est exaspérante… Mais où sont les Suédoises modernes, branchées et femmes actives que j’imaginais ???
Läckberg a cependant toujours autant de talent pour distiller le suspense dans ses intrigues, même si ce roman m’a semblé un peu plus long que les précédents et si j’avais en grande partie découvert la fin. J’ai cependant beaucoup aimé que l’intrigue soit reliée au roman précédent. Le style est fluide, pas très littéraire, mais agréable à lire et au final, eh bien, on se laisse prendre, ce qui est le but recherché !