Conte chinois

Publié le 10 mai 2008 par Malesherbes
Ce conte fait suite à mon billet précédent, "Plein emploi à Pondichéry".
Nombreuses sont les entreprises tertiaires qui ont déjà adopté le principe américain de l’open space : au lieu d’attribuer à chacun des subalternes un bureau, on les réunit tous dans une vaste salle où ils disposent d’un espace restreint, ce qui facilite la circulation de l’information, tout en diminuant les dépenses immobilières. Une étape nouvelle a été franchie avec le télétravail : on équipe chaque collaborateur d’un ordinateur portable, d’un accès à l’Internet. Il peut alors accomplir sa tâche depuis n’importe où, sans avoir besoin de se déplacer jusqu’à un lieu déterminé.
La récente initiative de l’ANPE ouvre ainsi la voie à des solutions nouvelles. Puisque le coût de la vie est si peu élevé en Inde, pourquoi ne pas permettre à l’Etat de réaliser de substantielles économies de salaires en déplaçant vers l’Extrême-Orient quelques centaines de milliers de fonctionnaires au premier rang desquels, charité bien ordonnée commençant par soi-même, l’efficace M. Charpy, génial inventeur de cette nouvelle forme d’expatriation.
Bien sûr, lorsque ces fonctionnaires sont en contact avec le public, cette solution ne peut plus être envisagée. Il est ainsi inconcevable de se priver du contact direct entre le professeur et ses élèves. Cet obstacle pourrait être toutefois contourné en déplaçant également ces derniers jusqu’en Inde. Naturellement leurs familles les accompagneraient et elles pourraient elles aussi bénéficier des exceptionnelles conditions de vie que 320 euros mensuels assurent en Inde.
De fil en aiguille, une large part de notre peuple se trouverait dans ce paradis et cette importante minorité pourrait à terme susciter des réactions de rejet de la part des autochtones. II pourrait alors être préférable de choisir comme lieu de travail la Chine. Au sein de cet immense empire, nos braves Français passeraient inaperçus. De plus, l’harmonie politique régnerait entre eux : la gauche serait ravie de connaître les délices d’un communisme de progrès et la droite savourerait les merveilles de la rigi-sécurité.
Longue vie à Sar_Qin Shi 1°, Grand timonier des Gaulois de Chine.