En maçonnerie, l'encorbellement ou assise en encorbellement, désigne toute saillie sur un mur, formée par une ou plusieurs pierres posées l'une sur l'autre, et plus saillantes les unes que les autres. Le principe de l'encorbellement permet de construire des voûtes ou des arcs dits « en encorbellement », plus facilement que l'arc en plein cintre (demi-cercle), régulier partout.
Voûte à encorbellement en briques à gauche - Mâchicoulis en encorbellement à droite
De manière plus large, l'encorbellement, désigne tout système de construction de pierre ou de bois, qui permet de porter une charge en surplomb sur le nu d'un mur, d'une pile, d'un contre-fort. On dit construction en encorbellement pour désigner la partie d'une bâtisse posée sur un encorbellement.
Dans les villes d'Europe, l'encorbellement est typique de l'architecture médiévale en pan de bois ou colombage. Il qualifie l'étage d'une bâtisse qui s'avance sur une rue ou sur une place, de sorte que le rez-de-chaussée a une surface inférieure à l'étage, qui lui-même a une surface moins grande que l'étage supérieur et ainsi de suite. À l'époque médiévale, on désigne parfois les encorbellements sous le nom de gradins. Les parties dites en encorbellement sont formées par un assemblage de corbeaux (issu de l'ancien français corbel, pièce en saillie, dont est dérivé le terme d'encorbellement) ou de consoles (voir ce mot, cf. Sommaire).
Par extension, l’encorbellement est synonyme de saillie et désigne une avance (fonctionnelle ou décorative) : pilastres, plinthes, corniches, balcons, appuis... sont des encorbellements.
Dans les cabanes en pierre sèche
La voûte de pierres encorbellées et inclinées vers l'extérieur a été systématiquement employée par les paysans auto-constructeurs ou par les maçons à pierre sèche des deux ou trois derniers siècles pour couvrir l'espace au moindre coût dans des édifices servant d'annexes agricoles au sein de la ferme ou dans des parcelles très éloignées de celle-ci.Le principe de l'encorbellement consiste à disposer les pierres d'une même assise circulaire en surplomb par rapport à celles de l'assise inférieure. Il est impératif que chaque pierre ne dépasse pas hors de son centre de gravité propre la pierre sous-jacente, de façon à ne pas basculer. Le principe de l'« inclinaison vers l'extérieur » consiste à imprimer aux pierres de chaque assise une légère inclinaison vers le bas. Chaque assise est alors bloquée horizontalement par celle du dessus, tout en s'appuyant sur la précédente. La poussée horizontale vers l'extérieur exercée par chaque assise est annulée en disposant, à l'arrière de celle-ci, une masse de matériaux jouant un rôle de butée. Pour un effet esthétique, on peut choisir des pierres bien régulières (ou les façonner d'un coup de marteau...) pour que la voûte soit la plus lisse possible. La dernière assise est coiffée soit d'une ou plusieurs dalles terminales. Aucun cintre (structure en bois pour soutenir la construction d'une voûte) n'est nécessaire ici, et la dalle terminale peut être ôtée sans provoquer l'écroulement.
Quel que soit le type de voûte en pierre sèche, elle est elle-même revêtue soit d'une couverture de dalles ou de lauses qui en épouse la forme, soit d'un revêtement de pierres selon la technique dite de la « double peau ».
Il n'y a pas lieu d'opposer voûte encorbellée et voûte clavée (construite sur un cintre pour un alignement parfait) ; il s'agit juste de deux techniques différentes.
La maison à encorbellement
Ce mode de construction s'est développé à partir du XIVe siècle, comme phénomène de mode ayant un caractère esthétisant et présentant des avantages certains en matière d'occupation du terrain, de gain d'espace au sol et de fiscalité (en effet, en Alsace par exemple, les taxes d'habitation étaient déterminées par la surface au sol de l'habitation). En outre, il protège la façade du ruissellement des eaux de pluie, cause importante de la dégradation du bois. Il a progressivement disparu à partir du XVIe siècle, interdit dans la plupart des endroits : les rues, déjà étroites, ne recevaient plus de lumière et d'air, ce qui favorisait les maladies...
Construction des ponts en béton
L'ouvrage est constitué d’un tablier en béton qui est construit par encorbellements successifs de pièces. Les piles du pont sont progressivement reliées les uns aux autres et le tout est rigidifié. La jonction des deux parties de tablier s'appelle clavage, par l’intermédiaire d'un élément baptisé, logiquement, voussoir de clavage. Le tout est ensuite bétonné pour assurer l'aspect lisse, et éventuellement décoré.
D'après Wikipédia