Don’t get chumpatized
28 février 2008, 79 minutes
Réalisation : Seth Gordon
Production : Beau Bauman, Joshuah Bearman, Ed Cunningham et Ross Tuttle
Insert coin
Bien entendu, aguicher le chaland avec si peu de mots serait un peu court, asseyez-vous donc et laissez-vous emporter tout au long de ce conte moderne, qui vous chroniquera les aventures des amateurs du stick qui n’ont jamais totalement délaissé les années 80.
Le documentaire devait à l’origine aborder le monde de la compétition dans le jeu vidéo, mais a changé d’optique en cours de route. Billy Mitchell (et sa glorieuse moustache) est un compétiteur et détenteur de plusieurs records dans le monde de l’arcade. Il tient un restaurant et possède sa propre marque de sauces. Piquantes. Sortez le Post-It Bad Guy et préparez-vous à le coller, il servira d’ici peu. Mitchell a commencé son parcours dans le monde du flipper, avant de devenir un excellent joueur des grands classiques de l’époque. Il a ainsi terminé Pac-Man jusqu’au kill screen, mais détient également toute une série de records sur les great ones de l’époque, dont un des plus emblématiques d’entre-eux, Donkey Kong.
Au milieu, la grand’ rue où s’exhibent tous les demi-dieux du pixel : Twin Galaxies, et son arbitre au polo rayé, Walter Day. Incorruptible, taillé dans le marbre, il décidera du haut de son tableau d’affichage de ceux qui seront auréolés de gloire, l’Histoire retenant malheureusement rarement les seconds couteaux.
D’une certaine façon, tous les protagonistes de ce film sont hauts en couleur, que ce soit le joueur pro qui muscle son poignet à grand coup d’haltères, ou celui qui nous sort son « I don’t drink, I don’t smoke, I don’t get drugs, I play videogames », on a là un magnifique de l’époque dorée des salles d’arcade à l’ancienne, avec ses champions, ses codes et ses règles.
Level one : Wiebe versus Mitchell
Level two : Funspot
La guerre des nerfs est commencée, et les deux camps ont leurs détracteurs, le spectateur lui-même finira inévitablement par prendre parti pour l’un ou pour l’autre, mais surtout on sent une émulsion collective, de celle qui porte les champions, les stars, ou comme ici, un peu des deux à la fois.
C’mon dude, it’s just a game
On voit les joueurs s’énerver, se passionner, pleurer, vivre, et tout simplement montrer leur côté humain, même si le tout est énormément mis en scène, à la sauce téléréalité, les sentiments en plus.
Prenons par exemple la scène du restaurant, où Wiebe voit Mitchell rentrer, et ce dernier refuse de manger dans le même resto que lui. Ça sent la mise en scène à plein nez, et pourtant ça marche. Des regards en coin, un côté mélo, et vos petits poings se serrent imperceptiblement. Bouh, le vilain Mitchell.
N’en disons pas plus, je pense que vous avez compris que ce documentaire vaut les 79 minutes de vie que vous allez lui octroyer, et avec un peu de chance, vous pourrez même le regarder avec madame ;)
Behind the scene
Bonus : allez visiter le forum de Darth Nuno et le topic où il a rencontré Billy Mitchell en live lors d’un voyage aux States. Ce dernier explique que pour réussir un bon film, il faut un méchant et un gentil, et qu’il devait jouer le rôle du bad guy afin de donner un intérêt au documentaire. C’est bourré de photos, c’est passionnant à lire, et ça vous ouvrira les yeux sur tout un pan du personnage, qui gagne à être connu.
http://www.dragonslairfans.com/smfor/index.php?topic=827.0
Le film a gagné 5 awards du “Best Documentary” et a été nominé pour 4 autres dans la même catégorie.
The King of Kong a attiré des centaines de joueurs, qui ont finalement fait tomber les scores de Steve et de Billy, la rançon de la gloire leur aura finalement valu leur couronne. Steve possède aujourd’hui la 7ème place, tandis que Billy est 8ème.
Billy Mitchell a gardé la première place du classement pendant 18 ans !