" Pourquoi me suis-je engagée dans cette voie? Je devais être folle. Je n'avais que l'embarras du choix: j'aurais pu devenir mannequin, hôtesse de l'air, stewardess à bord d'un navire. Ces idées m'avaient trotté dans la tête, et tous ces emplois étaient très bien payés. Il fallait être idiote pour choisir le métier d'infimière. Et maintenant, sage-femme..."
C'est du vécu.
Décédée en 2011, Jennifer Worth a exercé, très jeune, la profession de sage-femme. Une profession épousée dans l'esprit d'une Florence Nightingale, la célèbre icône des infirmières.
Engagée par la communauté religieuse de Nonnatus House, Jennifer Worth, parcourt, à bicyclette, au petit jour et à la nuit tombée, les docks londoniens et les quartiers pauvres de L'East End. Elle accouche les patientes, dans des conditions d'hygiène souvent difficiles, armée de sa seule science et des moyens de délivrance limités qui sévissent en ces années cinquante. Les nourrissons viennent compléter des marmailles impressionnantes - l'une des patientes accouche de son 25e enfant - et des tableaux parfois étonnants de bonheur familial.
Consignant les délivrances et leur descriptions techniques en un témoignage saisissant, Jennifer Worth inspirera la trame de la série télévisuelle "Call the midwife"
Apolline Elter
Appelez la sage-femme, Jennifer Worth, témoignage, traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier, Ed. Albin Michel, sept 2013, 460 pp, 20 €